Live, The 50th Anniversary Tour (2013)
Après la tournée mondiale de 2012 et la parution de That’s Why God Made The Radio la même année, est sorti en 2013 ce double album qui témoignait de ces fameuses noces d’or, hélas restées sans lendemain. Les concerts furent souvent magnifiques et le bonheur de voir sur la même scène Brian Wilson, Mike Love, Alan Jardine et David Marks, inoubliable. Je laisse de côté volontairement le sinistre Bruce Johnston qui, en amuseur de fin de banquet, laissait plutôt une impression désagréable, mais c’est une opinion ultra personnelle
Quel est l’intérêt de ce double album, sorti à retardement, alors que l’euphorie avait déjà laissé place à la consternation d’une énième brouille entre Brian et Mike qui hypothéquait largement toute chance de les revoir à nouveau ensemble ainsi que la possibilité d’entendre jamais un autre album studio en commun ? Pour le dire vite, il n’en a pas beaucoup, d’autant qu’est sorti peu de temps avant un dvd (et blu ray) qui permettait au moins de revivre un peu des moments émouvants des concerts ; peu d’intérêt strictement musical non plus puisqu’à l’évidence, quand on écoute cet album et qu’on le compare aux multiples enregistrements illégaux des concerts de 2012, des overdubs ont été faits un peu partout pour lisser le tout (pratique courante, hélas, des enregistrements live), ce qui en évacue immédiatement tous les avantages.
Reste à commenter le choix des titres. Il fallait équilibrer les choses entre le clan Wilson et le clan Love et on l’a fait à peu près : se succèdent donc les grands tubes des Boys (la "formula") auxquels ont été joints quelques moments plus rares : The Little Girl I Once Knew, superbe titre de 65 redécouvert via le Live de Brian en 2000, Marcella, All This Is That, Forever (hommage obligé à Dennis) de même que God Only Knows (hommage à Carl), Getcha Back (celui-là, on s’en serait passé), Disney Girls (eh oui, Bruce a eu aussi son mot à dire), Sail On Sailor (dévolu à Brian) etc sans oublier les deux singles du nouvel album : That’s Why God Made The Radio et Isn’t It Time. Le choix, large, doit pouvoir contenter tout le monde et il suit d’ailleurs assez largement celui qui avait été fait pour le Greatest Hits, 50 Big Ones (Capitol, 2012) sorti la même année que la tournée.
Trop propre, trop lisse, trop "politiquement correct", tel nous apparaît aujourd’hui cet objet, définitivement rangé à sa place dans la discographie des Boys. On ne peut que conseiller à l’éventuel curieux qui souhaiterait connaître le groupe de l’éviter et de se précipiter par contre sur 50 Big Ones qui, même s’il est lui aussi le résultat de tractations nauséeuses, a le mérite de faire entendre les versions originales parfaitement remasterisées et dans des mixages parfois inédits.