Compilations
Par Charlie Dontsurf
De la nécessité de faire un choix
Vouloir recenser toutes les compilations sorties sous le nom des Beach Boys ou de Brian Wilson n’est pas obligatoirement un vain exercice mais représente sans nul doute une belle montagne à gravir ou encore un travail de longue haleine.
Ce n’est pas l’objectif que nous nous sommes fixés ici. Nous nous sommes orientés vers une sélection des compilations qui nous apparaissent importantes. Les principaux critères de choix utilisés sont l’importance historique de la compilation dans la carrière du groupe, la présence de titres inédits, rares ou présentés dans une version différente, un choix original des morceaux retenus par le compilateur ou encore le format de l’objet. Même avec ce filtre, le nombre de disques retenus est impressionnant.
Au-delà du court texte de présentation que vous découvrirez en lisant ces lignes, chaque compilation choisie est présentée dans les deux colonnes de droite par son titre, son année de sortie originale et sa pochette. Un simple clic sur cette dernière vous emmènera vers une présentation détaillée du contenu, le plus souvent issue de Wikipédia, en tout cas toujours en anglais. Nous savons que vous saurez vous en débrouiller !
En route
La première compilation des Beach Boys à paraître aux USA est sortie sous le nom de Best Of The Beach Boys. Rien d’étonnant ou d’original jusque là. La date de sortie est, elle, plus surprenante. Juillet 1966. Deux mois seulement après la parution de l’album Pet Sounds. Ou comment Capitol croyait fort en la réussite commerciale de ce chef d’œuvre ! Cela eut le don d’irriter Brian Wilson. Le choix des titres n’a rien d’original mais ce n’était pas le but recherché. Capitol s’est servi des hits et morceaux les plus populaires. A noter que, comme pour les deux compilations suivantes, l’édition anglaise propose deux titres supplémentaires, extraits de Pet Sounds, et une sélection en partie différente. L’album atteint la 8ème place des charts américains et la 2ème en Grande Bretagne.
Le 24 juillet 1967 paraît le Best Of The Beach Boys, Vol. 2, environ deux mois après que le projet Smile ait terminé sa première vie sur les étagères de Capitol. La sélection opérée par le label est encore efficace mais, en plein
Le troisième volume de cette série, Best Of The Beach Boys, Vol. 3 sort en août 1968. Capitol le met sur le marché pour tenter de compenser les ventes désastreuses du pourtant sublime Friends. Peine perdue, les ventes ne décollent pas aux USA et une bien pauvre 153ème place est atteinte au Billboard. Encore une fois, la branche anglaise du label, avec son choix différent et ses deux titres supplémentaires, fait mieux puisque le disque se classe 9ème.
Voilà pour cette série de 3 compilations historiques du groupe, sorties en 3 ans, par Capitol. Le label mettra plusieurs années avant de retenter l’aventure.
Un été sans fin
Le groupe a changé de crémerie et est diffusé par Reprise Records quand Capitol, son précédent label, sort Endless Summer en juin 1974. Capitol veut alors capitaliser sur le regain de forme des Beach Boys qui tournent inlassablement aux Etats-Unis. Le choix des titres joue les valeurs sûres et se concentre sur les sixties, période pré-Pet Sounds. Coup de maître de la part de la maison de disques : le disque passe 155 semaines dans les charts et atteint brillamment la 1ère place. Ce disque contribuera au retour en grâce des Boys dans leur pays d’origine. Aux Etats-Unis, les 20 titres sont répartis sur un double lp avec une belle pochette ouvrante au look très seventies. L’Angleterre fait des économies et un album simple présente 10 titres par face. Pour une fois, les mêmes !
Devant un tel succès, Capitol ne tarde pas à remettre le couvert et publie sur le même principe en avril 1975 la suite sous le nom de Spirit Of America. L’originalité vient de la présence de deux titres uniquement disponibles au préalable en 45 tours : The Little Girl I Once Knew et Break Away. Nouvelle réussite commerciale, la compilation se classe 8ème au Billboard.
Il ne serait pas décent de parler de cette série de disques en omettant de citer le troisième volume, beaucoup moins connu, Sunshine Dream. Paru bien plus tard en juin 1982, encore une fois sous la forme d’un double lp, il couvre les années 1964 à 1969 et surfe surtout sur le succès du single The Beach Boys Medley qui a atteint la 12ème place des charts l’année précédente. Le titre est inclus sur la compilation.
Good Vibrations or Money Sound ?
Pendant une courte période, alors que Brother Records a été créé et est distribué par Reprise/Warner, les Beach Boys ont récupéré les droits sur leurs albums Capitol post-1965. Comme les compilations Endless Summer et Spirit Of America cartonnent sur le marché américain, le groupe décide de sortir à son tour et sur son label sa propre anthologie, Good Vibrations – Best Of The Beach Boys. Elle a l’avantage de présenter en 12 titres les travaux les plus récents du groupe. Il faut reconnaître que le choix est plutôt judicieux. Sortie le 30 juin 1975, elle ne fait toutefois pas le poids commercial devant les deux autres mastodontes mais atteint tout de même la 25ème place des charts.
En Europe
Au-delà des éditions européennes des compilations recensées ici et d'une multitude d'autres références, notamment sur la marché des disques "bon marché", il faut mettre en avant quelques particularités.
Citons pour la beauté de l'objet, l'album français California Girls sorti en 1966. Troisème lp à paraître dans ce pays, après Surfin' USA et Concert et juste avant Pet Sounds, il reprend des titres figurant initialement sur Shut Down Vol. 2, All Summer Long, Today! et Summer Days (And Summer Nights).
En 1974, Pathé Marconi en France et Electrola en Allemagne sortent The Very Best Of The Beach Boys - Anthology 1963-69, compilation efficace pour découvrir le groupe pour le novice que j'étais alors, même s'il peut être regretté l'absence d'un Don't Worry Baby (mais de combien d'autres titres encore).
Deux ans plus tard, Pathé Marconi surfe sur le succès des compilations rouges et bleues des Beatles en sortant deux doubles-albums, 62/65 et 66/69. Elles sont rééditées en 1978, dont une édition en vinyle clair pour la première et en vinyle bleu pour la seconde. Ami collectionneur …
10 ans d’harmonie
Jamais compilation n’aura aussi mal porté son nom. Sortie aux Etats-Unis en octobre 1981, Ten Years Of Harmony embrasse dans un double lp les 10 ans d’existence de Brother Records (1970-1980). Il y a vraiment d’excellentes chansons sur ce disque, avec de belles harmonies vocales mais, soyons réalistes, dans ce domaine, l’âge d’or est passé. Quant à l’harmonie de vie au sein du groupe, a-t’elle jamais existé ? Au moment de sa sortie d’ailleurs le groupe n’existait quasiment plus ! Carl Wilson était embarqué dans sa carrière solo, les deux autres Wilson plutôt ailleurs qu’ici, seuls Love, Jardine et Johnston tentaient de maintenir le cap du bateau, au moins sur scène.
Si le bonheur n’est pas dans le pré, le fan, lui, y trouve son compte. Deux inédits sont proposés : San Miguel, un titre signé Dennis Wilson et issu des sessions de l’album Sunflower et une reprise, Sea Cruise, rejetée lors de la finalisation de la tracks-list de 15 Big Ones. Ajoutons un titre rare, It’s A Beautiful Day, un single de 1979 qui n’avait pas connu une grande carrière commerciale et les mixages utilisés pour les 45 tours de California Saga : California et Rock And Roll Music, différents de ceux retenus pour les albums.
Curieusement, ou presque, l’album propose un extrait de l’album solo de Dennis (River Song).
Miraculeusement, ou presque, le single tiré de cette compilation, le titre Come Go With Me (couplé à Don't Go Near The Water en face B) atteint la 18ème place des charts américains. Plus au catalogue à ce jour et bien que rééditée à une époque en cd, nous conseillons aux fouineurs de dénicher la version vinyle.
En août 1983, Capitol met sur le marché une compilation intéressante appelée Rarities. Comme son nom l’indique, elle propose des inédits, reprises, versions alternatives et titres rares. On y trouve, entre autres, With A Little Help From My Friends (Beatles), The Letter (Box Tops), Celebrate The News, Good Vibrations en “alternate version”, In My Room chanté en allemand ou encore All I Want To Do en version live. A noter que la réédition cd japonaise ajoutait un nouveau Beach Boys Medley en trois parties.
Pour d’obscures raisons de droits (ou de mauvaise humeur des ayant droits ?), cette compilation fut assez rapidement retirée du marché.
Fabriqué aux Etats-Unis d’Amérique
Les Beach Boys sont devenus LE groupe américain par excellence, en tout cas le groupe de l’Amérique conservatrice. A l’occasion du retour des Boys chez Capitol et des 25 ans du groupe, le titre de cette compilation sortie en 1986 est sans ambiguité à ce sujet : Made In USA.
Le contenu est presque sans surprise. La maison de disques est allée chercher les plus grands succès du groupe, y compris le plus récent à l’époque Getcha Back. La surprise, elle, est mauvaise. Deux nouveaux titres sont inclus à la sélection. Ils sont réalisés sous l’entière responsabilité du duo Terry Melcher (qu’on a connu mieux inspiré) - Mike Love. Un inédit tout d’abord, Rock’n Roll To The Rescue, signé par les deux hommes et une reprise du hit des Mama’s And Papa’s, California Dreamin’. Les deux tentèrent vainement de grimper dans les charts américains sous la forme d’un single.
Lost And Found et autres Harmonies
Le cas spécifique de la compilation Lost & Found, sortie en 1991, qui peut être considéré comme un pseudo premier album est traité par ailleurs.
En 1997, EMI fête ses 100 ans en sortant une série de compilations en édition limitée, intitulée "Essential", de certains artistes de leur catalogue, en incluant quelques titres rares ou versions alternatives. C'est ainsi que les Beach Boys ont droit à une Perfect Harmony avec entre autres au programme des versions "voix en avant" de Hushabye, When I Grow Up et Wouldn't It be Nice ainsi qu'à une démo d'In My Room déjà présente dans le coffret de 1993 (voir ci-dessous). Beau cd avec livret, devenu rare.
17 ans après Rarities, Capitol met sur le marché le 11 août 1998, un album entier de titres inédits, Endless Harmony. Il accompagne un documentaire du même nom. De quoi ravir le fan affamé en ces années de disette, un vrai bonheur en 25 titres. Au menu, versions alternatives (Surfer Girl, Do It Again …), mixage stéréo (Kiss, Me Baby, California Girls …), demos et enregistrements publics (Heroes And Villains, God Only Knows, Darlin' …) ou encore véritables inédits, y compris morceaux signés Dennis Wilson (Loop de Loop, Barbara …). Indispensable. Le disque fut réédité aux Etats-Unis en mars 2000 avec une pochette différente et une version "a-capella" de Surfer Girl à la place du "binaural mix" de la première édition.
Rarement compilation aura aussi bien portée son nom que cet Ultimate Christmas parue en septembre 1998. Elle regroupe le Christmas Album sorti en 1964, en y ajoutant la version single et une version alternative de Little Saint Nick, un mix différent de Auld Lang Syne, le très rare single de 1974, Child Of Winter (Christmas Song) et 7 titres du projet avorté de 1977, Merry Christmas From The Beach Boys.
Cette excellente compilation a été rééditée en 2004 sous le nom Christmas With The Beach Boys amputée du titre Christmas Time Is Here Again, une adaptation signée Al Jardine de la Peggy Sue de Buddy Holly, reprise présente elle sur le M.I.U. album.
The Greatest Hits
Entre le 21 septembre 1999 et le 1er février 2000, Capitol sort une série de compilations qui pouvaient, et peuvent encore, se présenter comme idéale pour découvrir le groupe. The Greatest Hits - Volume 1, 20 Good Vibrations couvre essentiellement la période 1962-1966 mais Kokomo (1988) vient curieusement perturber l'ensemble. A noter qu'une première version de cette compilation est en fait sortie en 1995 avec les mêmes titres présentés dans un ordre différent et sans le "Volume 1" du titre.
Véritable compagnon de la précédente, The Greatest Hits - Volume 2, 20 More Good Vibrations vient compléter le choix des titres fait pour le 1er volume tout en couvrant la période 1967-1970, commercialement plus difficile pour le groupe.
Quant au troisième volume, il n'ose pas toujours, selon les éditions, porter le nom de "Greatest Hits", se contentant parfois d'un The Best Of The Beach Boys - 1970-1986, The Brother Years.
Hawthorne, CA
Joli mois de mai 2001. Capitol met sur le marché Hawthorne, CA - Birthplace of a Musical Legacy, une compilation dans l'esprit d'Endless Harmony. Autrement dit par le sticker figurant sur ce double cd : 2 cds de rares sessions studio, répetitions, versions alternatives, pub et commentaires incluant 36 pistes inédites. Le bonheur pour le fan ultime en 57 titres dont un court mais magnifique A Time To Live In Dreams signé Dennis Wilson.
En juillet 2002, Classics présente 19 titres sélectionnés par Brian Wilson lui-même. Choix difficile d'après lui ; on veut bien le croire. Un 20ème titre, California Feelin', nouvel enregistrement réalisé avec le Brian Wilson Band, vient compléter le disque et fait office de cheveu sur la soupe.
I Can Hear Music
En 2002, Toshiba-Emi, distributeur de Capitol au Japon, a l'apparemment bonne idée de réunir sur un seul cd tous les lead vocaux de Carl Wilson. L'album s'intitule I Can hear Music - The Beach Boys Lead Vocal By Carl Wilson. Curieusement, malgré une sélection forcément bonne, l'ensemble laisse sur sa faim.
Planche à billets et autre soleil d'été
En juin 2003, paraît la compilation Sounds Of The Summer - The Very Best of The Beach Boys. Réunissant 30 titres, elle a la particularité de proposer des mixages stéréos inédits de certains titres comme Shut Down et Dance, Dance, Dance. Elle atteint la 16ème place des charts et est aujourd'hui triple disque de platine aux USA. A noter qu'en 2004, Capitol réédite l'objet accompagné d'un dvd de bon goût (titres extraits du Tami Show 1964, Ed Sullivan Show 1968 et autres goodies) sous le nom Sights And Sounds Of Summer.
Devant le succès remporté, Capitol récidive en 2007 en sortant The Warmth Of The Sun avec une collection de titres sortant un peu plus des chemins battus et toujours des mixages inédits ou alternatifs (All Summer Long, Then I Kissed Her, Break Away, …).
Même principe pour les 20 titres de la compilation thématique Summer Love Songs en 2009 avec en plus une version inédite de Fallin' In Love (aka Lady) de Dennis.
50ème anniversaire
La célébration du 50ème anniversaire donne naissance à ce qu'il faut considérer à date comme la meilleure manière de découvrir, si ce n'est pas déjà fait, les Beach Boys. La compilation se nomme 50 Big Ones - Greatest Hits et couvre judicieusement l'ensemble de la carrière du groupe, de 1962 à 2012. Au menu de ces deux cds, il y a tout ce qu'il faut et même plus avec la version "single" d'Isn't It time, différente de celle parue sur l'album That's Why God Made The Radio de 2012. Signalons également la présence de deux mixages stéréos de Wild Honey et Darlin' disponibles ici alors que l'album Wild Honey ne fait pas partie de la vague de rééditions 2012 qui présente les disques en version mono et stéréo.
Fin de droits
La révision de lois européennes sur le droit d'auteur a poussé les labels à publier des bandes afin d'en conserver le copyright. Après Big Beat 1963 (voir ci-après), en même temps qu'un Live In Sacramento 1964, Capitol publie aux Etats-Unis, et uniquement là-bas, en 2014 un album numérique intitulé Keep An Eye On Summer 1964. Il balaie les sessions studios de cette année-là avec prises alternatives, morceaux en construction, backing-tracks ou versions A-Capella et autres mixages stéréo en y ajoutant quelques enregistrements live ; le tout, pour la plupart du temps, totalement inédit. Près de 2 h 30 de musique ! Le disque est parfaitement produit par Mark Linett et Alan Boyd et est accompagné de liner-notes complètes. Dommage que Capitol n'ait pas poursuivi dans le même sens en 2015 puisque nous n'avons eu droit qu'à un nouvel album numérique live, Live In Chicago 1965, distribué lui en Europe.
Coffrets
Continuons en beauté cette revue "compilajubilatoire" avec les coffrets.
C'est en 1980 que parait le premier vrai coffret consacré aux Beach Boys : The Capitol Years. EMI UK lance, sous l'égide d'un label subsidiaire, World Records, une grande consultation auprès des membres du fan-club anglais, Beach Boys Stomp! et compile sur 6 vinyles la carrière du groupe entre 1962 et 1969. Autant dire que le choix est pointu, excellent et qu'il ne manque pas grand chose. La merveille est complétée par un 7ème vinyle consacré aux productions de Brian Wilson, 1er disque a s'intéresser au sujet (voir ci-après). L'histoire de cette compilation ne s'arrête pas là. Elle est éditée telle quelle au Japon par EMI-Toshiba. Puis est reprise en Australie mais sans le 7ème volume en 1983. Toujours dans ce pays, une version en 4cds apparaît en 1988 sans les titres consacrés aux productions de Brian Wilson. Le public japonais, lui, toujours attentif à la qualité, voit Toshiba sortir un beau coffret 7 cds respectant scrupuleusement le projet initial.
Le 29 juin 1993, Capitol sort une belle anthologie consacrée aux Boys, Good Vibrations : Thirty Years of The Beach Boys. Et c'est royal, indispensable. Au programme des 5 cds, la carrière du groupe est bien évidemment parcourue avec, bonheur, son lot d'inédits. Le cd5 est ainsi entièrement consacré à de rares sessions d'enregistrements, des mixages alternatifs et autres pépites live. Pour la première fois à l'époque, 30 minutes issues des sessions de l'album avorté Smile sont livrées aux fans ébahis. Des titres officiellement inédits parsèment les 4 autres cds (Punchline, Ruby Baby, Games Two Can Play, Still I Dream Of It, etc.). Les plus chanceux ont trouvé dans leur boîte un 6ème cd, dispensable lui.
En novembre 2007, c'est Pet Sounds qui a droit à son coffret simplement nommé The Pet Sounds Sessions et tout aussi indispensable. Tout est dans le titre. Pendant 3 cds, on entend Brian Wilson et ses garçons au travail. Le 4ème propose l'album dans sa version originale mono. Cette beauté a été rééditée en avril 2015.
Le coffret U.S. Singles Collection - The Capitol Years 1962-1965 voit le jour en 2008. Il reproduit en 16 cd singles, dont un bonus, l'ensemble des 45 tours parus sur le marché américain. Avec au menu, son lot de versions alternatives, mixage stéréo notamment.
Nous ne vous ferons pas l'affront de vous (re)parler des Smile Sessions puisqu'une page entière lui est consacré sur ce site.
Encore à l'occasion du 50ème anniversaire du groupe, le copieux coffret Made In California sort le 23 août 2013. Au menu, 6 cds, 7 heures 30 d'écoute et pas moins de 60 titres inédits (authentiques inédits, prises alternatives, démos, mixages différents et titres en public).
La sélection retenue couvre l'ensemble de la carrière des Beach Boys, de 1961 à nos jours. Parmi les authentiques inédits, citons des titres comme Goin To The Beach, California Feelin', titre que nous retrouvons également en version démo, Soul Searchin' et You're Still A Mistery ; les dernières chansons enregistrées avec Carl Wilson et issues des Paley Sessions, un outtake de l'album 15 Big Ones, You've Lost That Lovin' Feeling et, Banyard Blues et le fameux (Wouldn't It Be Nice To) Live Again, deux titres signés Dennis Wilson. Le 5ème cd comprend 15 titres en public, dont un You're So Good To Me enregistré à l'Olympia de Paris en 1966 et deux titres de la fameuse tournée accoustique de 1993 (Wonderful et Vegatables). Quant au 6ème, il regorge, lui, de trésors enfouis ; des mixages "a-capella" (Slip On Through, This Whole World), des pistes instrumentales (Guess I'm Dumb, Had To Phone Ya, Don't Go Near The Water …), des démos (Be With Me …), des titres live dans les studios de la BBC en 1964 comme When I Grow Up (To Be A Man). Du bel ouvrage qui ne s'adresse néanmoins pas au néophyte mais plutôt à l'amateur déjà averti.
Brian Wilson, producteur et compositeur
Surtout dans les années 60, Brian Wilson a beaucoup produit et/ou composé pour différents artistes. Cela a fait et fait encore le bonheur du compilateur.
Tout d'abord, M&M Enterprise au Japon propose en 1993 la compilation Still I Dream Of You - Rare Works Of Brian Wilson. 32 titres au menu dont certains des premiers pas des Beach Boys, notamment sous le nom de Kenny & The Cadets.
Toujours au pays du soleil levant, EMI-Toshiba sort The Brian Wilson Productions en 2002 en reprenant les 17 titres du coffret The Capitol Years (voir plus haut) auxquels sont ajoutées la version de Vegetables par Jan & Dean (The Laughin' Gravy) et une réalisation beaucoup plus récente, une reprise de I Saw Mommy Kissing Santa Claus par Carnie & Wendy Wilson. Mais la petite merveille à posséder s'intitule Pet Projects, The Brian Wilson Productions. Tout est dans le titre. Le disque est sorti en 2003 sur l'excellent label anglais Ace Records. 23 titres sont au menu de cet album dont 17 se trouvaient déjà sur le Toshiba. Indispensable.
En 2015, le même label sort Here Today! The Songs Of Brian Wilson, tout aussi indispensable. Il ne s'agit pas d'un de ces "tribute-albums" mais bien d'une compilation de reprises ou de créations originales de chansons toutes signées, au moins en partie, Brian Wilson. C'est le compositeur qui est ici à l'honneur.
La première parution numérique de Capitol en 2013, The Big Beat 1963, compile des titres rares, démos et acétates produits par Brian Wilson au cours de l'année 1963. On y retouve les Honeys, les Beach Boys bien sûr mais également Brian en solo.
Citons également cette singulière et sympathique réalisation du label américain Omnivore Recordings à l'occasion du Record Store Day le 18 avril 2015 : un vinyle couleur or, format 25 cm, en édition limitée (2000 ex.) sobrement intitulé Sessions'64!!. Il propose des versions alternatives et inédites (mix stéréo, backing track) de titres déjà connus des Honeys (He's A Doll, par exemple) ou des Castells (I do).
Bande Originale
Finissons en citant Music From Love & Mercy, la bande originale du bio-pic consacré à Brian Wilson. Mettons en avant une belle version live du titre et un God Only Knows parfaitement interprété par un des deux acteurs qui jouent Brian, Paul Dano.
Filmographie
Par Charlie Dontsurf
De la nécessité de faire encore un choix
Entre concerts filmés et documentaires, entre produits officiels, semi-pirates et domaine public, entre utile et désagréable, comme pour les compilations, il faut faire un choix dans la filmographie/vidéographie des Beach Boys. Encore une fois, aucune exhaustivité dans ce que nous recensons ici mais simplement la volonté de lister ce qui est recommandable … ou pas !
Les documentaires
The Beach Boys, An American Band est un très bon film signé Malcom Leo, réalisé en 1985. Il se targue de raconter la véritable histoire du groupe et, s'il n'est pas là pour créer la polémique, il atteint son objectif. Il bénéficie d'une sortie française en vo sous-titrée sur support dvd en 2003.
Endless Harmony réalisé par Alan Boyd en 1998, ou l'histoire des Beach Boys raconté par les Beach Boys est la référence en matière de documentaire biographique. Si vous ne devez en posséder qu'un, c'est celui-là qu'il vous faut. Il bénéficie d'interviews exclusives des membres du groupe et le réalisateur a eu accès à des archives rares et personnelles. Rien n'est laissé de côté, les succès comme les tragédies, toute la carrière du groupe est passée en revue. En 2005, le film sort sur dvd dans une excellente édition européenne, distribuée sur la marché français par Naïve Vision.
Tout ce qu'il ne faut pas faire avec ce Surfin' On signé Richard Driscoll ? Il est censé raconter la tournée anglaise des Beach Boys de 1966. Seulement voilà, l'auteur n'a pas eu le droit, ou pas pu, utiliser l'enregistrement des concerts, essentiellement celui de l'Hammersmith Odeon de Londres du 14 novembre, alors il a utilisé lors du montage d'autre sources. Effet horrible garanti, le décalage image/son est insupportable. Restent des images inédites, en bon 16 mm gonflé, de nos boys en tournée, sur scène, en coulisse, à Portobello Road ainsi que des interviews. Pour ultra-fan seulement ! Sortie dvd en 2006.
C'est bien simple, le film Nashville Sounds, The Making Of Stars And Stripes a bien plus d'intérêt que l'album qu'il a pour sujet. On suit le groupe en studio, mais également sur scène, pendant l'enregistrement dudit disque en compagnie de toutes ces "étoiles" de la country-music. Voir Brian Wilson, détendu, au milieu des autres Boys à une époque où cela n'était pas une évidence est très rafraîchissant. Et puis, ce court passage où Willie Nelson enregistre le lead-vocal de Warmth Of The Sun au côté de Brian grimaçant de plaisir ne peut que faire regretter avec dommage et sans intérêt que cet album est finalement raté ! Disponible en dvd dans une édition européenne depuis 2002, en vo non sous-titrée.
Finissons en citant deux excellents, parait-il, documentaires qui balaient toute la carrière de Brian Wilson en tant qu'auteur/compositeur ; Songwriter 1962-1969, sorti en 2010 et Songwriter 1969-1982, paru en 2012. Malheureusement pour certains d'entre-nous, ils ne sont disponibles qu'en version originale non sous-titrée.
Les concerts filmés
The Lost Concert ou la meilleure manière de voir les Beach Boys live dans leurs premières années, en l'occurrence ici, 1964. Le groupe a été filmé lors d'un méga-concert auquel participaient également les Beatles. Autant dire tout de suite que nos amis n'étaient pas, et ne sont toujours pas d'ailleurs, des bêtes de scène. Mais la musique est bonne, bonne, bonne et, mon Dieu, ces jeunes filles qui hurlent, hurlent, hurlent. Ce dvd ne dure que 22 mn. Sortie en 1999 aux USA, il bénéficie d'une édition européenne en 2003.
Concert filmé ou documentaire ? En fait, vrai show tv appelé It's Ok et diffusé sur NBC en 1976 à l'occasion du "grand" retour des Beach Boys avec l'album 15 Big Ones. Ce show donne la part belle à un concert de la même année filmé au Anaheim Stadium. D'où sa place ici, en format dvd, sous le titre de Good Vibrations Tour, sorti aux USA et en Europe par Eagle Vision en 2004 en accord avec Brother Records. Les plages live sont entrecoupés d'interviews, de sketches signés par l'équipe de Saturday Night Live et de quelques moments rares comme les frères Wilson reprenant I'm Bugged At My Ol' Man ou Dennis, membre du jury d'un concours de jeunes beautés. Parfois décapant, parfois gênant.
Aucune interrogation possible pour ranger Live At Knebworth 1980, il s'agit bien d'un concert. Et d'une importance historique : c'est la dernière fois que les 5 membres originaux, Brian, Dennis, Carl Wilson, Al Jardine et Mike Love ainsi que le sixième larron, Bruce Johnston, se produisent ensemble. Ce n'est clairement pas la meilleure période pour voir le groupe en concert mais ce show est de bonne tenue. La set-list est très classique. Keepin' The Summer Alive est là pour rappeler que les Boys viennent de sortir un album. On nous inflige l'horrible Lady Linda mais il y a aussi une version émouvante de You're Are So Beautiful chantée par un Dennis à la voix cassée par l'alcool et la cocaïne. Oui ! Bien sûr que nous sommes indulgents avec le créateur de Pacific Ocean Blue. Dvd sorti en 2002 par Brother/Eagle Vision (aux USA, sous le nom Good Timin', Live At Knebworth England 1980). Le concert fait l'objet d'une édition cd parue en même temps.
Live In concert est le témoignage officiel, un peu chiche, de la fabuleuse tournée du 50ème anniversaire, en 2012. Le groupe a été capturé à Phoenix (Arizona) le 7 juillet 2012 mais le dvd (ou blu-ray) ne propose que 21 titres sur la quarantaine jouée ce soir là. Déception. Images léchées, son à l'identique, éloignent de la véritable émotion ressentie par les spectateurs présents à n'importe quel concert de cette magnifique et inespérée tournée. En attendant mieux ?
A noter que l'édition dvd européenne propose en bonus, Doin' It Again, un documentaire sur la "reformation" sorti quelques mois plus tôt uniquement aux States (en vo non sous-titrée malheureusement).
Il peut être légitime de préférer Back Again, dvd semi-officiel sorti par la label allemand Echoes en octobre 2013. Il propose l'intégralité du concert filmé par EMI Japan à Chiba (QVC Marine Field) le 16 août 2012. L'image sent un peu le repiquage sur youtube mais la qualité est acceptable et l'ensemble est plus "chaleureux" que Live In concert.
Finalement, au regard de la très longue carrière live des Beach Boys, il existe sur le marché bien peu de dvd de concerts enregistrés.
Ce qu'il faut éviter
Rassurez-vous, nous ne dirons rien de The Beach boys And The Satan ! On vous a déjà parlé de Surfin' On mais figurez-vous qu'il y a pire : Special Edition EP. Ce dvd propose 4 titres (oui, 4 pour 9 mn 33 de musique) filmés en 1969 pour la télévision allemande où les Beach Boys sont pris sur le vif en playback. Imaginez un peu, nos gars avec leur look barbu mimant Surfin' In The USA, son garanti 1963 !!! Affligeant.
Il y a encore, et nous ne les listerons pas ici, une palanquée de dvd vraiment peu recommandables, jamais autorisés, voire semi-pirates, qui abusent du nom des Beach Boys pour présenter des images sans intérêt, pas toujours accompagnées de musique.
TAMI Show
Pour finir en beauté en ce qui concerne les Beach Boys, citons l'excellent dvd TAMI Show. Filmé le 29 octobre 1964 au Santa Monica Civic Auditorium, ce show est probablement un moment historique de l'histoire de la rock/pop music. Au programme, rien moins que Jan & Dean, Chuck Berry, les Miracles de Smokey Robinson, Marvin Gaye, Les Supremes, James Brown, les Rolling Stones et quelques autres encore. Les Boys sont là pour quatre titres : Surfin' USA, I Get Around, Surfer Girl et Dance, Dance, Dance. Il faut savoir que Murray Wilson avait demandé quelques temps après la sortie de film que la séquence avec les Beach Boys soit coupée ! Ils sont bien présents dans cette édition de 2003. Indispensable.
Brian Wilson
Le retour aux affaires de Brian Wilson depuis la fin des années 1990 est accompagnée depuis par toute une série de dvd.
I Just Wasn't Made For These Times, un film réalisé en 1995 par Don Was peut être considéré comme la plus belle biographie sur et le plus bel hommage rendu à Brian Wilson. Le célèbre producteur (Rolling Stones, Was Not Was, …) a pu rencontrer un Brian plutôt lucide, sa mère Audree, son ex-femme Marilyn, Carl, ses deux filles Carnie et Wendy et tout un ensemble de musiciens-fans (Tom Petty, Lindsey Buckingham, …). Un certain nombre d'anciens titres joués "live-in-the-studio" entrecoupent les interviews. Le tout est filmé en noir & blanc. Magnifique.
Première sortie en 1996 (VHS), accompagné d'un cd, et réédition en dvd en 2002 couplé à An American Band uniquement aux USA.
Brian Wilson On Tour est un très bon mixage concert filmé/documentaire sur la tournée 2001 avec le Brian Wilson Band. Les titres filmés live sont mêlés à des scènes de répétition, de sound-check et des interviews. En bonus, l'introduction au Songwriters Hall of Fame par Paul McCartney et un extrait du Bridge School Benefit Concert avec Neil Young. Dvd sorti en 2003 (édition européenne non sous-titrée)
Pet Sounds, Live In London, tout est dit dans le titre ! Brian Wilson et son groupe jouent sur scène en 2002, au Royal Festival Hall de Londres, l'intégralité du plus grand album de tous les temps. Plus émouvant que l'album live du même nom, ce dvd est également plus intéressant puisqu'il propose un documentaire de 40' sur l'histoire de ce fabuleux disque (en anglais uniquement).
250 mns de bonheur ! Brian Wilson Presents Smile est un coffret deux dvd qui présente d'une part, Beautiful Dreamer, un excellent documentaire signé David Leaf sur l'histoire de cet album maudit et de sa résurrection en 2004, et d'autre part, une performance live filmée "à la maison" à Los Angeles. Le tout est accompagné de bonus (interviews, chutes diverses, séances de studio et surtout une série de titres joués au piano par Brian). Indispensable.
Même principe pour That Lucky Old Sun, qui reste la dernière oeuvre majeure de Brian Wilson en solo à ce jour : une performance "live in the studio" prise sur le vif en mai 2008 au Capitol Studio A de Los Angeles est accompagnée d'un moyen-métrage présentant le "making of" de cet album et de quelques bonus.
Sans la prétention d'être complet, il faut néanmoins ajouter Imagination où là encore "making of" se mêle à des extraits de concerts (dvd sorti uniquement aux Etats-Unis en janvier 1999). Signalons encore deux dvd, des hommages rendus à la musique de Brian à l'occasion de shows au cours desquels différents artistes interprètent les morceaux de l'homme : An All-Star Tribute To Brian WIlson (2001) et Musicares : A Tribute To Brian Wilson (2007).
The Beach Boys: Exclusive 50th Anniversary World Tour film!
Quant à l'ambitieux projet The Beach Boys: Exclusive 50th Anniversary World Tour film! qui devait voir le jour via une souscription sur le site Pledge Music, il est finalement abandonné en août 2013.
Le film : Love & Mercy
En juillet 2015, pour la France, sort Love & Mercy, le bio-pic consacré à Brian Wilson. Malgré ce que peuvent en dire quelques esprits chagrins, c'est une belle réussite saluée unanimement par la critique à travers le monde. Le film sort sur dvd ou blu-ray en fin de la même année.