1965-1969, l'Age d'Or
Par Fadi
La période 1965-1969 est communément admise comme étant l’âge d’or des Beach Boys. Ce fut la période la plus créative, celle où le groupe acquit une popularité mondiale, mais surtout celle où se révéla au grand jour, aux yeux de tous, le génie créatif de Brian Wilson, qui mérita alors incontestablement son surnom de « Mozart du XXe siècle ». Brian s’éleva plus haut que jamais, dépassant de loin les Beatles, seuls rivaux mélodiques qui avaient toutefois eu besoin de leur producteur George Martin pour matérialiser leurs envies de dimensions sonores nouvelles. Brian Wilson savait ce qu’il voulait : reproduire les sons qu’il entendait dans son esprit.
Des nouvelles dispositions personnelles
La vie de Brian Wilson avait beaucoup changé à la fin de l’année 1964. Sa dépression nerveuse qui l’amena à renoncer aux tournées lui permit d’avoir beaucoup plus de temps disponibles pour enregistrer… sans que le cousin Mike Love n’interférât sur le processus créatif, que ce dernier voulait uniquement placé sous le signe de la « formula ». Brian avait dû jusqu’alors faire de sérieux compromis entre « formula » et explorations sonores (Girls On The Beach en est un bel exemple, sur All Summer Long en 1964 : une resucée de Surfer Girl avec des lignes de chant novatrices). Désormais, il allait avoir les mains bien plus libres… pendant que les Boys partaient en tournée (d’abord avec Glen Campbell puis Bruce Johnston à la basse), il enregistrait avec les musiciens de la Wrecking Crew. Par conséquent, les Boys, à leur retour, n’avaient plus qu’à enregistrer les parties vocales, sous la houlette de Brian.
Depuis 1964, Brian s’étais mis à fumer de la marijuana, en espérant ainsi se déstresser. Puis il en vint au LSD en 1965, ce qui eut des conséquences sur son esprit, qu’il avait crues positives au départ (nouveaux sons entendus) avant que cela n’accrût sa paranoïa naturelle (il suffit d’écouter Mrs. O’Leary’s Cow pour s’en rendre compte).
L’esprit de Brian Wilson changeait… il quittait l’enfance, même s’il souhaitait encore et toujours se faire dorloter comme un bébé par sa femme Marilyn, dont la patience n’avait pas encore été mise à bout. Sa musique devenait plus adulte, plus mûre, sans renier toutefois le passé, même s’il n’était plus en phase avec les textes de Mike Love… Goodbye surfing, goodbye girls, hello innocence, hello sadness, hello… God or insanity ?
Today et Summer Days (And Summer Nights !!!) ou la maturité en marche
En 1964, Brian Wilson était déjà en avance sur son temps dans l’univers de la pop music. L’enrichissement sonore était plus avancé que le mètre-étalon de l’époque, les Beatles, pourtant déjà en quête d’enrichissements sonores. En août 1964 avait déjà été mise en boîte la chanson When I Grow Up (To Be A Man), sublimée par son clavecin. Brian était déjà disposé à aller plus loin, mais la fin des tournées le concernant facilitèrent l’accélération fantastique de ce processus. L’album Today!, sorti le 8 mars 1965, peut être considéré comme un tournant, au même titre que l’album Help! des Beatles (dans sa version anglaise) sorti quelques mois plus tard. La deuxième face amorce un changement, ou plutôt le développement de thèmes qui ponctionnaient déjà les albums précédents avec des chansons comme In My Room. I’m So Young et In The Back Of My Mind sont peut-être les morceaux les plus troublants. Le premier annonce déjà des sons qui furent développés dans Pet Sounds, tandis que le second lorgne carrément vers Smile (un air d’I Wanna Be Around, ne trouvez-vous pas ?). L’album fut un succès, mais Brian savait qu’il pouvait faire encore mieux.
Preuve en est l’enregistrement d’une nouvelle version de Help Me, Ronda, devenu le grand tube Help Me, Rhonda. California Girls enfonça le clou de la recherche sonore et mélodique.
Mais… (avez-vous remarqué à quel point la carrière de Brian chez les Boys est ponctuée de « mais… » ?) Capitol et Mike Love s’inquiétèrent… Qu’était-ce donc que cette face B d’album qui était loin d’être upbeat ? Il fut alors demandé à Brian de renouer un peu avec cette « formula »… Summer Days (And Summer Nights !!!) est en apparence un retour vers ce vieux principe… mais seulement en apparence. Les portes de la création wilsonienne étaient ouvertes et bien grandes… L’instrumental Summer Means New Love annonçait la suite… et quelle suite !
He just wasn’t made for these times…
Après la Noël 1965, Brian Wilson découvrit la version américaine de l’album Rubber Soul des Beatles (celle comportant des titres en moins, ainsi que des titres de l’album Help! anglais). Il se dit qu’il fallait surpasser cette œuvre. Il s’était déjà attelé à de nouvelles chansons, de nouveaux arrangements… La reprise de la chanson traditionnelle Sloop John B avait déjà ébauchée avec la Wrecking Crew. Afin que Capitol pût le laisser tranquille, Brian fit enregistrer aux Boys l’album Party!, pseudo-live entre amis assez bâclé, lorgnant vers le passé, mais qui fut un succès commercial, notamment le single (sorti par Capitol sans l’accord de Brian) Barbara Ann, reprise des Regents que les amateurs de Babybel connaissent bien…
Brian ne voulait plus des paroles habituelles des Boys… Il ne se sentait plus en phase avec Mike. Du coup, il contacta un auteur de slogans publicitaires Tony Asher. Ainsi furent écrites les paroles sublimes et touchantes de l’album Pet Sounds. Brian Wilson atteignit des sommets d’émotion en composant cet album. Tony Asher mit en texte les émotions de Brian. Wouldn’t It Be Nice ? parle déjà, selon l’(auto ?)biographie de ce dernier, des sentiments pour Diane Rovell, sa belle-sœur… Caroline, No évoque un amour de jeunesse perdu… La chanson est tellement sublime qu’on a envie de pleurer avec Brian, qui avait conscience qu’il était particulier, qu’il voulait atteindre un but que nul ne pouvait comprendre. Pourquoi personne ne le soutenait vraiment, selon vous ? « Je crois que je ne suis pas fait pour cette époque… » La sentence est lapidaire, mais d’une clarté déconcertante. Génie incompris, Brian déprimait à l’idée de ne pouvoir être compris par une maison de disque qui ne souhaitait qu’une rentrée de dollars et par une partie de son groupe… Mike Love pensait que quitter la « formula » euphorique était du suicide commercial, Al Jardine suivait le courant, tandis que les frères Wilson et Bruce Johnston soutenaient la créativité de Brian. Pet Sounds ne fut pas un grand succès aux États-Unis (numéro 10 au Billboard 200), si bien que Capitol ruina toute chance de montée dans les charts en sortant un best-of. En revanche, l’Angleterre salua cet album, qui toucha notamment Paul McCartney, qui en fit LE disque d’éducation musicale de ses enfants. Grâce à ce disque, les Beach Boys acquirent une notoriété croissante au pays des Beatles, d’autant plus que Derek Taylor, ancien attaché de presse de ces derniers, valorisa les Boys en soulignant le génie de Brian Wilson. Nul n’est prophète en son pays… mais Brian le savait-il ?
A la recherché de l’ange et du sourire… envers et contre tous ?
Durant les sessions de Pet Sounds, Brian ébaucha une chanson qu’il se mit à finaliser par segments : Good Vibrations. Cette véritable « pocket symphony », qui coûta 50 000 $ à Capitol, était appelée à être soit le plus grand succès du groupe, soit la fin du groupe, selon Bruce Johnston. Heureusement, ce fut un succès planétaire. Les Beach Boys furent plébiscités par les lectures du New Musical Express devant les Beatles ! La tournée anglaise fut triomphale !
Pendant ce temps, Brian préparait le nouvel album… auquel il avait associé un jeune musicien fantasque et talentueux, Van Dyke Parks, très lié au milieu hippie naissant (il joue de l’orgue sur la chanson Fifth Dimension des Byrds). D’abord baptisé Dumb Angel, l’album prit rapidement le nom de Smile et Capitol, opportuniste après le succès de Good Vibrations, annonça à grands coups de publicités journalistiques et radiophoniques la sortie de l’album pour janvier 1967 ! Impossible ! L’œuvre était loin d’être achevée ! Brian se perdait lentement mais sûrement dans les meandres de sa créativité… Quelle forme donner à Heroes And Villains ? Wonderful paraît achevée au clavecin… mais est-ce satisfaisant ? [le gros coffret Smile Sessions présente même une version presque jazzy de la chanson !] Mais, de plus en plus plongé dans les drogues, Brian sombra dans une paranoïa plus grande que celle qui le hantait naturellement. Après l’enregistrement du fameux Fire (Mrs. O’Leary’s Cow), des incendies eurent lieu à Los Angeles et Brian crut que sa composition en était responsable !
Au retour de leur tournée, les Boys découvrirent l’élaboration de l’œuvre, et le plus sceptique fut… Mike Love (surprenant, non ?). Par la suite, il dit avoir adoré la musique mais ne pas avoir compris les paroles, qui n’étaient qu’« hippie alliteration » (à propos de Cabin Essence ou de Surf’s Up, ou les deux ?). Van Dyke Parks partit, en partie parce qu’il se sentait de trop, mais aussi parce qu’il avait signé un contrat d’artiste solo chez Warner.
Au même moment, se sentant floués financièrement par Capitol, le groupe décida de porter l’affaire en justice et de fonder leur propre label, Brother Records.
La pression devenait trop forte pour Brian… Enregistrant compulsivement des prises pour Heroes And Villains, puis Vega-Tables, Brian fit quelques séances en mai pour I Love To Say Da-da, avant d’annuler les sessions ultérieures, donc la sortie de Smile.
Cette annulation, ainsi que celle de leur participation au festival de Monterey (parce qu’ils n’étaient pas payés !), les ringardisa d’un coup. Ils étaient hors du coup. Si Brian ne fut jamais hip (il avait une mentalité digne de l’époque de la présidence d’Eisenhower, selon Van Dyke Parks) et malgré le fait que Carl refusa de partir au Viêt-Nam en tant qu’objecteur de conscience (cas réglé en 1969 seulement), les Beach Boys devinrent du jour au lendemain complètement has been. Smiley Smile, enregistré hâtivement sur les braises encore chaudes des idées de Smile dans la maison de Brian à Bel Air, ne dépassa pas la 41e place du Billboard. Wild Honey fit mieux, mais qu’on était loin du glorieux passé ! Passer de génie à excellent compositeur hors du coup… la chute était trop dure…
He went to sleep… while the Wizard appeared…
Brian Wilson avait envie d’ailleurs. Après avoir voulu signer le groupe Redwood et leur faire enregistrer certaines compositions comme Darlin’ ou Time To Get Alone, il fut brisé dans son élan par les autres membres du groupe, qui ne voulaient pas que les idées de leur cerveau musical servissent des concurrents. Progressivement, Brian s’enferma, quittant de moins en moins son lit, sauf pour fréquenter son magasin presque mort-né (The Radiant Radish) ou pour s’approvisionner en drogues.
En dépit de l’esprit suggéré par l’album Friends, les Beach Boys prenaient des voies différentes, Mike Love devenant un apôtre de la méditation transcendantale (avec une tournée qui fut un fiasco monumental). Friends fut un échec incroyable (126e du Billboard !). Le litige avec Capitol explique ce manque de promotion… Brian n’était plus le leader incontesté et il fut encore plus miné en 1969 par la vente des droits de ses chansons par son père, Murry Wilson. Carl Wilson avait pris la relève niveau production. Il avait commencé à se distinguer en s’impliquant dans Smiley Smile puis Wild Honey. La présence musicale de Brian n’était plus qu’épisodique. Avec les chansons Busy Doin’ Nothing et I Went To Sleep, tout est dit. Prenez In My Room, I Just Wasn’t Made For These Times et les deux chansons que nous venons de mentionner, et vous aurez une peinture sonore de l’esprit mélancolique et même dépressif de Brian Wilson, qui glissa du doux vague à l’âme adolescent à l’hibernation prostrée et droguée.
Pourtant, le groupe tenta de renouer avec ce qui avait fait leur succès et même le génie de leurs enregistrements. Sur l’album 20/20, Do It Again voulait renouer avec l’esprit surf, tandis que l’insertion de titres de Smile explicitement ou en catimini (Our Prayer, Cabinessence, Workshop à la fin de Do It Again, Child Is The Father Of The Man dans Little Bird, en revanche présent sur Friends) montre qu’il y avait une volonté de remonter dans le passé… pour espérer inverser la (mauvaise) vapeur qui avait grippé le moteur créatif et populaire du groupe. Brian voyait son empire musical être partagé, découpé malgré lui, tel un Louis le Pieux laissant à sa mort ses fils se disputer l’empire de Charlemagne… sauf que Brian était en vie pour voir ça… il y eut envie de mort, concrétisée par la consommation de drogues et… par le merveilleux 'Til I Die.
Le groupe, déboussolé, était à la recherche d’un guide. Le Maharishi n’avait convaincu que Mike Love… Dennis, quant à lui, fut attiré par « The Wizard », un personnage étrange qui le fascinait, surtout à cause de l’hédonisme exacerbé qu’il mettait en exergue…. ou plutôt à cause de la soumission de multiples femmes devenues autant d’esclaves sexuelles et mentales du Wizard… qui n’était autre que Charlie Manson. Séduit, Dennis accueillit chez lui le Wizard… et voulut lancer sa carrière discographique. Il lui emprunta une chanson, dont le titre fait frémit : Cease To Exist. Dennis la transforma en Never Learn Not To Love (au refrain assez barré et inquiétant, ce qui donne une idée de l’origine réelle de la chanson). Manson voulut se venger, mais il fut arrêté avant… bien qu’il eût été trop tard pour Sharon Tate et ses invités… Dennis Wilson fut traumatisé et plongea encore plus dans la drogue et les excès.
Le contrat avec Capitol prit fin… Le remplissage du contrat avait été artificiellement accéléré par les best-of (3 volumes !!!), le disque « karaoké » Stack-O-Tracks (sublime) et le Live in London. Les Boys n’avaient plus de maison de disque, mais Reprise Records (filiale de Warner) les signa, sur les conseils de Van Dyke Parks… Une nouvelle décennie débuta pour les Boys, en espérant que leur créativité et leur popularité allait s’épanouir… comme une fleur de tournesol…
Les Beach Boys à Montreal le 19 février 1965, avec Glen Campbell
En France ...
1966
En février, Pathé Marconi publie la compilation California Girls (voir ci-dessous).
Le 25 octobre, deuxième passage du groupe à l'Olympia (Michel Polnareff est également à l'affiche ce jour-là). Le concert est diffusé sur la radio Europe 1.
Sur la 2ème chaîne française de l'ORTF, le 29 octobre, les Beach Boys interprétent Good Vibrations dans l'émission La Grande Polka. Le titre est un gros hit dans le pays.
1967
La Séquence Etrangère de l'émission Tilt Magazine, présentée par Michel Drucker, est consacrée le 25 janvier aux Beach Boys. On voit le groupe répétant Good Vibrations sur scène (Olympia 1966 ?).
La vidéo promotionnelle réalisée par le groupe à l'occasion de la sortie de Good Vibrations est diffusée dans la cultissime émission Cinq Colonnes à la Une sur la 1ère chaîne.
Heroes & Villains se voit décerner le prix de la Meilleure Chanson Etrangère par l'Académie Charles Gros.
Pour la sortie de Darlin', un message de chacun des Beach Boys est diffusé en novembre sur Europe 1 dans l'émission Dans Le Vent.
Le 15 décembre, enregistrement du Gala de l'Unicef, Noël pour les Enfants du Monde au Palais de Chaillot (Paris). Le groupe est introduit sur scène par le "girl-group", Les Parisiennes. Il interpréte Barbara Ann, God Only Knows, O Come All Ye Faithful, Merry Christmas Baby, Darlin' et Good Vibrations. L'émission est télévisée le 24 décembre sur la 1ère chaîne. Les trois derniers titres ne sont pas diffusées.
1968
A l'occasion de leur tournée européenne, les Beach Boys sont filmés visitant Paris par la BBC. Le concert prévu en mai au Théâtre des Champs-Elysées est annulé, tiens donc. C'est faute de réservations suffisantes que celui prévu à l'Olympia le 16 décembre est lui aussi annulé.
1969
Le 16 juin, les Beach Boys interprètent en play-back Break Away dans l'émission Midi Première de Danièle Gilbert. Un Musicorama exceptionnel est enregistré et filmé le même jour à l'Olympia. Dans le premier couplet du titre, Barbara Ann est remplacé par "Pompidou". Ils passent la soirée au Rock'n Roll Circus où ils interprètent quelques titres. Le Musicorama enregistré est diffusé partiellement le 14 juillet sur Europe 1.
Dans la presse française
Music Magazine n°1, janvier 1965, Ca surfe en famille (Patrick Fontvieille)
Top Jeunesse n°320, janvier 1965, The Beach Boys
Record n°39, mars 1965, Les formations du monde entier
Salut Les Copains n°49, août 1966, Les Beach Boys
Top Jeunesse n°?, 1966, Les Beach Boys réveillent l'Amérique
Frimousse n°233, 1966, Les Beach Boys
Salut Les Copains n°?, octobre 1966, Les Beach Boys font sensation à Paris
Top Jeunesse n°?, 1966, Good Vibrations
Formidable n°?, 1966, Les Beach Boys
Rock & Folk n°2, décembre 1966, chronique Pet Sounds (Kurt Mohr)
Salut Les Copains n°?, 1967, Le brillant Wilson
Spécial Pop n°1, Automne 1967, Et en Californie ...
Spécial Pop n°1, Automne 1967 Les Beach Boys
Rock & Folk n°?, 1967, Make love not war (Alain Dister)
Rock & Folk n°?, 1967, Wild Honey (Jo. B.) et Heroes & Villains (Kurt Mohr)
Les Rockers n°?, 1967, Heroes & Villains, Best Of Vol. 2
Mlle Age Tendre n°?, 1967, Six mois de travail
Rock & Folk n°?, début 1968, Darlin'
Salut Les Copains n°67, février 1968, Fameux Beach Boys
Tiercé des Vedettes n°17, 1968, Les Beach Boys
Salut Les Copains n°?, août 1969, Les Beach Boys ne se surpassent-ils plus ?
Rock & Folk n°31, août 1969, 3 Musicoramas (Philippe Paringaux)
Best n°13-14, août 1969, Musicorama (Catherine Claude)
Roman Photo Poche n°11, novembre 1969, Voici les Beach Boys
Tous ces articles réunis dans un ebook, Read On, Reader - Volume 1
California Girls
California Girls est le 3ème album sorti en France par Pathé Marconi. Après la parution de deux lp originaux ; Surfin' USA en 1963 (Capitol / Pathé Marconi - T 1890) et Concert en 1965 (Capitol / Pathé Marconi - T 2198), la firme française choisit de mettre sur le marché en 1966, quelques temps avant Pet Sounds, une compilation (Capitol / Pathé Marconi - T 20740). L'idée est, si on en croit les notes de pochette, de présenter pour une moitié leurs plus grand succès de l'année, tels que "Help Me Ronda" et "California Girls", et pour l'autre moitié des titres inédits en France. Bref, occuper le marché en piochant dans quatre albums studios sortis en 1964 et 1965 et ainsi, tenter tant bien que mal de rattraper le retard pris.
Ce disque, paru avant le premier "best of" américain (Best Of The Beach Boys - 5 juillet 1966), a été précédé sur le "marché mondiale" des compilations par deux albums japonais : Best Of The Beach Boys (1965) à la sélection différente de l'album américain du même nom et Instrumental Hits qui à la fois porte bien son nom et est sans doute la compilation la plus bizarre proposée de tous les temps.
Plutôt rare, California Girls a été vu et vendu 82 € sur Ebay et acheté par votre serviteur 56 € au CIDISC de la Porte de Champerret (Paris) en janvier 2016.
- Face 1 :
- California Girls (Summer Days (And Summer Nights) - 1965)
- Amusement Park USA (Summer Days (And Summer Nights) - 1965)
- Do You Remember (All Summer Long - 1964)
- I'm So Young (Today! - 1965)
- Louie Louie (Shut Down Vol. 2- 1964)
- Dance Dance Dance (Today! - 1965)
- Face 2 :
- Help Me Ronda (Today! - 1965)
- Drive-In (All Summer Long - 1964)
- Girl Don't Tell Me (Summer Days (And Summer Nights) - 1965)
- Don't Back Down (All Summer Long - 1964)
- Salt Lake City (Summer Days (And Summer Nights) - 1965)
- Little Honda (All Summer Long - 1964)
The Break Away EP
Omnivore Recordings a sorti le 20 décembre 2019 un EP intitulé The Break Away EP (OV-367) sous le nom Murry Wilson & Snow. Les 4 titres précédemment inédits ont été trouvés dans les archives des Beach Boys. Ils ont été co-produits par Murry Wilson & Rick Henn. Rick Henn, ancien leader des Sunrays pour lesquels Murry Wilson avait produit quelques titres, 3 entrant dans le Top 100 dans les années 1965/1966, avait présenté le quator vocal Snow au père des Wilson en 1969. On ne sait pas grand chose de ce groupe. Pas grand chose non plus n'est connu sur deux des quatre titres de l'EP, Wilderness et Bless Me. Les deux autres morceaux sont plus fameux : Break Away signé Brian Wilson & Reggie Dunbar, un pseudonyme utilisé par Murry, a été publié par les Beach Boys sur un simple en 1969. We're Together Again, titre signé Brian Wilson et Ron Wilson (sans lien de parenté, ex-batteur des Surfaris), a été enregistré par les Beach Boys le 11 septembre 1968 et est resté longtemps inédit. Première publication en 1990 sur la réédition cd two-fer Friends-20/20.
La production est luxuriante, bacharesque, dans la lignée de la bonne variété américaine. Elle apparaissait probablement déjà datée en 1969 et cela explique peut être l'absence de sortie de ces morceaux à l'époque. Aujourd'hui, l'ensemble s'écoute avec plus que du plaisir, que cela soit les deux chansons des Beach Boys, présentées dans des versions très différentes, ou les deux autres titres très punchy.
Disponible uniquement en version digitale (téléchargement et streaming).
Surfboards, Stratocasters, Striped Shirts
Par Charlie Dontsurf
Bill Yerkes est un pro du surf. Il tient depuis de nombreuses années une boutique spécialisée, Balsa Bill à Satellite Beach en Floride. En 1966, photographe amateur, apprenti journaliste, il a eu l'opportunité de suivre les Beach Boys en tournée. Il a édité un fabuleux album, Surfboards, Stratocasters, Striped Shirts que l'on peut résumer par son sous-titre, The Beach Boys on tour 1966, a photo journal. Le groupe est photographié sur scène bien évidemment mais ce sont les photos en coulisse qui emportent l'adhésion. Nous avons un gros faible pour celles de Dennis, au piano, à l'Atlantic City Convention Hall de New Jersey, prises le 30 juillet 1966.
Parfois maladroites, souvent "lumineuses", ces photos VIVENT !
Disponible via Amazon US. Acquisition indispensable.