In Concert (1973)
Bien pratique
Les albums live, c’est bien pratique ; ça permet d’occuper le terrain tranquillement, sans se fouler, surtout quand on n’a rien à dire. Et justement, cette situation, c’est exactement celle des Beach Boys en 1973. Après avoir aligné coup sur coup deux albums faiblards, ils sortent en novembre 73 ce double album live, enregistré entre l’hiver 72 et l’été 73.Mais, si les albums live sont pratiques pour ceux qui les font, ils sont rarement captivants pour ceux qui les écoutent : riches en overdubs et autres traficotages, ils n’ont souvent de « live » que le titre. On se souvient d’un célèbre disque des Doors, nommé Absolutely Live par antiphrase !
Tentative d'équilibre
Mais revenons à nos Beach Boys et à la liste des morceaux retenus. On a tenté un équilibre, louable, entre morceaux récents et valeurs sures : trois titres de l’album Holland dont l’irrésistible Leaving This Town, recommandé aux insomniaques ; un titre de So Tough, Marcella ; 15 valeurs sures, donc : l’équilibre est certes fort absent, mais pouvait-il en être autrement ? Il en manque un ? Oui, We Got Love, un outtake des sessions pour Holland.
Triple intérêt
Quel est donc l’intérêt de la chose ? Il est triple, dirais-je :
- d’abord, cet album est le seul témoignage officiel live du groupe de l’époque, un des meilleurs sans doute réuni autour des Boys, où l’on reconnaîtra l’extraordinaire saxophoniste et flûtiste Robin Kenyatta, malheureusement sous-employé la plupart du temps, ainsi que le bassiste Ed Carter;
- ensuite, certaines versions « live » surpassent nettement les versions « studio » : c’est le cas pour Sail On, Sailor qui ouvre l’album pour une version survitaminée du titre ;
- enfin, certaines performances vocales comptent parmi les meilleures des Boys. Pas celles de "Donald", bien sûr, qui vient de fêter ses 64 ans, paraît-il (p…, c’est tout ?), mais surtout celles de Carl Wilson (The Trader, Darlin’, Caroline, No) . Alan Jardine ne s’en sort pas trop mal, même si on peut être agacé parfois par ses fioritures (sur You Still Believe In Me par exemple).
Et Dennis ? On met sa tronche sur la pochette, ça devrait lui suffire ! Donc, on n’entendra aucun morceau de Dennis, ni sa voix, ni sa batterie (il s’était coupé la main et ne jouait plus que du piano électrique). On reconnaîtra là encore, dans ce choix, le goût très sûr des Boys et de leur management à l’époque ! Ha Ha !
Dans la presse française
Rock & Folk n°84, janvier 1974, Chronique (François Ducray)
Best n°67, février 1974, Chronique (Christian Lebrun)
Extra n°39, février 1974, Chronique
Rock & Folk n°288, août 1991, Chronique