Surfer Girl (1963)
Seul maître à bord
La parution de ce troisième disque des Beach Boys le 16 septembre 1963 est un événement à plusieurs titres. C’est le dernier album avec David Marks qui a officiellement quitté le groupe le 30 août ; c’est surtout le premier produit par Brian. Le saut qualitatif est immense. On ne sait que retenir parmi les trouvailles géniales : la harpe de « Catch A Wave », la partie de batterie de Hal Blaine sur « Our Car Club », l’orgue de « The Rocking Surfer », les cordes de « The Surfer Moon ». De même, désormais seul maître à bord, Brian se réserve l’essentiel des parties vocales dans « Surfer Girl », « In My Room », « Hawaï », « The Surfer Moon » et « Your Summer Dream » qui est une sorte d’enregistrement solo puisqu’il en est le seul vocaliste, ce qui lui permet de perfectionner sa technique de doublement systématique du chant. Le reste n’est pas moins admirable, bien que plus prévisible : « Little Deuce Coupe » est encore une fois un tube évident, ainsi que « South Bay Surfer » dont la musique avait déjà servi pour le morceau des Honeys, « Swanee River ».
Energie admirable & soif d'expérimentation
En une petite année, le groupe garage d’Hawthorne est devenu, sous l’impulsion d’un leader à l’inspiration inépuisable, un phénomène. En effet, non content de composer pour son groupe, Brian est devenu producteur pour d’autres : en cette année 63, il a produit plusieurs titres pour les Honeys -dont la chanteuse principale va bientôt devenir sa femme-, Sharon Marie, Rachelle & the Revolvers, The Survivors (son autre groupe). Mais le jeune homme fait alors preuve d’une énergie admirable et sa soif d’expérimentation va très vite se confronter aux limites de son groupe : Surfer Girl est aussi le premier album des BBs où des musiciens de studio interviennent. Brian a eu l’occasion, notamment pour les Honeys, d’apprécier les qualités de la bande de musiciens réunis autour de Phil Spector, la « wrecking crew » et il commence à les intégrer à son travail : c’est le cas de Hal Blaine ici. Bientôt, les Beach Boys ne joueront plus sur leurs disques : qui s’en plaindra ?