Compilations
Par Charlie Dontsurf
De la nécessité de faire un choix
Vouloir recenser toutes les compilations sorties sous le nom des Beach Boys ou de Brian Wilson n’est pas obligatoirement un vain exercice mais représente sans nul doute une belle montagne à gravir ou encore un travail de longue haleine.
Ce n’est pas l’objectif que nous nous sommes fixés ici. Nous nous sommes orientés vers une sélection des compilations qui nous apparaissent importantes à un titre ou à un autre. Les principaux critères de choix utilisés sont l’importance historique de la compilation dans la carrière du groupe, la présence de titres inédits, rares ou présentés dans une version différente, un choix original des morceaux retenus par le compilateur ou encore le format de l’objet. Même avec ce filtre, le nombre de disques retenus est impressionnant.
Au-delà du court texte de présentation que vous découvrirez en lisant ces lignes, chaque compilation choisie est présentée dans les deux colonnes de droite par son titre, son année de sortie originale et sa pochette. Un simple clic sur cette dernière vous emmènera vers une présentation détaillée du contenu, le plus souvent issue de Wikipédia, en tout cas toujours en anglais. Nous savons que vous saurez vous en débrouiller !
En route
La première compilation des Beach Boys à paraître aux USA est sortie sous le nom de Best Of The Beach Boys. Rien d’étonnant ou d’original jusque là. La date de sortie est, elle, plus surprenante. Juillet 1966. Deux mois seulement après la parution de l’album Pet Sounds. Ou comment Capitol croyait fort en la réussite commerciale de ce chef d’œuvre ! Cela eut le don d’irriter Brian Wilson. Le choix des titres n’a rien d’original mais ce n’était pas le but recherché. Capitol s’est servi des hits et morceaux les plus populaires. A noter que, comme pour les deux compilations suivantes, l’édition anglaise propose deux titres supplémentaires, extraits de Pet Sounds, et une sélection en partie différente. L’album atteint la 8ème place des charts américains et la 2ème en Grande Bretagne.
Le 24 juillet 1967 paraît le Best Of The Beach Boys, Vol. 2, environ deux mois après que le projet Smile ait terminé sa première vie sur les étagères de Capitol. La sélection opérée par le label est encore efficace mais, en plein
Le troisième volume de cette série, Best Of The Beach Boys, Vol. 3 sort en août 1968. Capitol le met sur le marché pour tenter de compenser les ventes désastreuses du pourtant sublime Friends. Peine perdue, les ventes ne décollent pas aux USA et une bien pauvre 153ème place est atteinte au Billboard. Encore une fois, la branche anglaise du label, avec son choix différent et ses deux titres supplémentaires, fait mieux puisque le disque se classe 9ème.
Voilà pour cette série de 3 compilations historiques du groupe, sorties en 3 ans, par Capitol. Le label mettra plusieurs années avant de retenter l’aventure.
Un été sans fin
Le groupe a changé de crémerie et est diffusé par Reprise Records quand Capitol, son précédent label, sort Endless Summer en juin 1974. Capitol veut alors capitaliser sur le regain de forme des Beach Boys qui tournent inlassablement aux Etats-Unis. Le choix des titres joue les valeurs sûres et se concentre sur les sixties, période pré-Pet Sounds. Coup de maître de la part de la maison de disques : le disque passe 155 semaines dans les charts et atteint brillamment la 1ère place. Ce disque contribuera au retour en grâce des Boys dans leur pays d’origine. Aux Etats-Unis, les 20 titres sont répartis sur un double lp avec une belle pochette ouvrante au look très seventies. L’Angleterre fait des économies et un album simple présente 10 titres par face. Pour une fois, les mêmes !
Devant un tel succès, Capitol ne tarde pas à remettre le couvert et publie sur le même principe en avril 1975 la suite sous le nom de Spirit Of America. L’originalité vient de la présence de deux titres uniquement disponibles au préalable en 45 tours : The Little Girl I Once Knew et Break Away. Nouvelle réussite commerciale, la compilation se classe 8ème au Billboard.
Il ne serait pas décent de parler de cette série de disques en omettant de citer le troisième volume, beaucoup moins connu, Sunshine Dream. Paru bien plus tard en juin 1982, encore une fois sous la forme d’un double lp, il couvre les années 1964 à 1969 et surfe surtout sur le succès du single The Beach Boys Medley qui a atteint la 12ème place des charts l’année précédente. Le titre est inclus sur la compilation.
Good Vibrations or Money Sound ?
Pendant une courte période, alors que Brother Records a été créé et est distribué par Reprise/Warner, les Beach Boys ont récupéré les droits sur leurs albums Capitol post-1965. Comme les compilations Endless Summer et Spirit Of America cartonnent sur le marché américain, le groupe décide de sortir à son tour et sur son label sa propre anthologie, Good Vibrations – Best Of The Beach Boys. Elle a l’avantage de présenter en 12 titres les travaux les plus récents du groupe. Il faut reconnaître que le choix est plutôt judicieux. Sortie le 30 juin 1975, elle ne fait toutefois pas le poids commercial devant les deux autres mastodontes mais atteint tout de même la 25ème place des charts.
En Europe
Au-delà des éditions européennes des compilations recensées ici et d'une multitude d'autres références, notamment sur la marché des disques "bon marché", il faut mettre en avant quelques particularités.
Citons pour la beauté de l'objet, l'album français California Girls sorti en 1966. Troisème lp à paraître dans ce pays, après Surfin' USA et Concert et juste avant Pet Sounds, il reprend des titres figurant initialement sur Shut Down Vol. 2, All Summer Long, Today! et Summer Days (And Summer Nights).
En 1974, Pathé Marconi en France et Electrola en Allemagne sortent The Very Best Of The Beach Boys - Anthology 1963-69, compilation efficace pour découvrir le groupe pour le novice que j'étais alors, même s'il peut être regretté l'absence d'un Don't Worry Baby (mais de combien d'autres titres encore).
Deux ans plus tard, Pathé Marconi surfe sur le succès des compilations rouges et bleues des Beatles en sortant deux doubles-albums, 62/65 et 66/69. Elles sont rééditées en 1978, dont une édition en vinyle clair pour la première et en vinyle bleu pour la seconde. Ami collectionneur …
Au Japon
Ce pays, réputé pour la qualité de ses produits, n'est pas en reste en matière de belles compilations. Il est même le premier à compiler les Beach Boys.
The Best of the Beach Boys parait en 1965 au pays du soleil levant. Capitol Japan a sorti le Volume 2 en 1967 avec la même année un album qui porte bien son nom, Instrumental Hits, enfin au moins pour son premier terme.
Citons également deux volumes de la collection Deluxe de la branche japonaise consacrés aux Beach Boys, Beach Boys Deluxe en 1967 et Beach Boys Deluxe Vol. 2 en 1968. Ces cinq disques paraissent en vinyle rouge !
Universal Japan a réédité en cd fin décembre 2020 ces compilations avec classe : pochette cartonnée format vinyl replica, obi, remastérisation 24-bits et format MQA-CD (pour ceux qui ont le matériel qui va avec, les autres se contenteront d'insérer ça dans leur lecteur cd habituel).
En 2002, Toshiba-Emi, distributeur de Capitol au Japon à l'époque, a l'apparemment bonne idée de réunir sur un seul cd tous les lead vocaux de Carl Wilson. L'album s'intitule I Can Hear Music - The Beach Boys Lead Vocal By Carl Wilson. Curieusement, malgré une sélection forcément bonne, l'ensemble laisse sur sa faim.
10 ans d’harmonie
Jamais compilation n’aura aussi mal porté son nom. Sortie aux Etats-Unis en octobre 1981, Ten Years Of Harmony embrasse dans un double lp les 10 ans d’existence de Brother Records (1970-1980). Il y a vraiment d’excellentes chansons sur ce disque, avec de belles harmonies vocales mais, soyons réalistes, dans ce domaine, l’âge d’or est passé. Quant à l’harmonie de vie au sein du groupe, a-t’elle jamais existé ? Au moment de sa sortie d’ailleurs le groupe n’existait quasiment plus ! Carl Wilson était embarqué dans sa carrière solo, les deux autres Wilson plutôt ailleurs qu’ici, seuls Love, Jardine et Johnston tentaient de maintenir le cap du bateau, au moins sur scène.
Si le bonheur n’est pas dans le pré, le fan, lui, y trouve son compte. Deux inédits sont proposés : San Miguel, un titre signé Dennis Wilson et issu des sessions de l’album Sunflower et une reprise, Sea Cruise, rejetée lors de la finalisation de la tracks-list de 15 Big Ones. Ajoutons un titre rare, It’s A Beautiful Day, un single de 1979 qui n’avait pas connu une grande carrière commerciale et les mixages utilisés pour les 45 tours de California Saga : California et Rock And Roll Music, différents de ceux retenus pour les albums.
Curieusement, ou presque, l’album propose un extrait de l’album solo de Dennis (River Song).
Miraculeusement, ou presque, le single tiré de cette compilation, le titre Come Go With Me (couplé à Don't Go Near The Water en face B) atteint la 18ème place des charts américains. Plus au catalogue à ce jour et bien que rééditée à une époque en cd, nous conseillons aux fouineurs de dénicher la version vinyle.
En août 1983, Capitol met sur le marché une compilation intéressante appelée Rarities. Comme son nom l’indique, elle propose des inédits, reprises, versions alternatives et titres rares. On y trouve, entre autres, With A Little Help From My Friends (Beatles), The Letter (Box Tops), Celebrate The News, Good Vibrations en “alternate version”, In My Room chanté en allemand ou encore All I Want To Do en version live. A noter que la réédition cd japonaise ajoutait un nouveau Beach Boys Medley en trois parties.
Pour d’obscures raisons de droits (ou de mauvaise humeur des ayant droits ?), cette compilation fut assez rapidement retirée du marché.
Fabriqué aux Etats-Unis d’Amérique
Les Beach Boys sont devenus LE groupe américain par excellence, en tout cas le groupe de l’Amérique conservatrice. A l’occasion du retour des Boys chez Capitol et des 25 ans du groupe, le titre de cette compilation sortie en 1986 est sans ambiguité à ce sujet : Made In USA.
Le contenu est presque sans surprise. La maison de disques est allée chercher les plus grands succès du groupe, y compris le plus récent à l’époque Getcha Back. La surprise, elle, est mauvaise. Deux nouveaux titres sont inclus à la sélection. Ils sont réalisés sous l’entière responsabilité du duo Terry Melcher (qu’on a connu mieux inspiré) - Mike Love. Un inédit tout d’abord, Rock’n Roll To The Rescue, signé par les deux hommes et une reprise du hit des Mama’s And Papa’s, California Dreamin’. Les deux tentèrent vainement de grimper dans les charts américains sous la forme d’un single.
Lost And Found et autres Harmonies
La compilation Lost & Found, sortie en 1991, aborde les toutes premières sessions studio du groupe sous la houlette de Hite Morgan. Elle peut être considérée comme un pseudo premier album.
First Waves était un vieux projet Brad Elliott initié en 2000. Il prévoyait de compiler l'intégralité des Morgan Sessions. Des poursuites en justice déclenchées par Brother Records n'avaient pas permis qu'il voit le jour. En 2016, Omnivore Recordings reprend l'idée, approuvée cette fois par les Beach Boys, avec Becoming The Beach Boys - The Complete Hite & Dorinda Morgan Sessions : 9 chansons pour 63 versions ou prises différentes dont 40 inédites.
En 1997, EMI fête ses 100 ans en sortant une série de compilations en édition limitée, intitulée "Essential", de certains artistes de leur catalogue, en incluant quelques titres rares ou versions alternatives. C'est ainsi que les Beach Boys ont droit à une Perfect Harmony avec entre autres au programme des versions "voix en avant" de Hushabye, When I Grow Up et Wouldn't It be Nice ainsi qu'à une démo d'In My Room déjà présente dans le coffret de 1993 (voir ci-dessous). Beau cd avec livret, devenu rare.
17 ans après Rarities, Capitol met sur le marché le 11 août 1998, un album entier de titres inédits, Endless Harmony. Il accompagne un documentaire du même nom. De quoi ravir le fan affamé en ces années de disette, un vrai bonheur en 25 titres. Au menu, versions alternatives (Surfer Girl, Do It Again …), mixage stéréo (Kiss, Me Baby, California Girls …), demos et enregistrements publics (Heroes And Villains, God Only Knows, Darlin' …) ou encore véritables inédits, y compris morceaux signés Dennis Wilson (Loop de Loop, Barbara …). Indispensable. Le disque fut réédité aux Etats-Unis en mars 2000 avec une pochette différente et une version "a-capella" de Surfer Girl à la place du "binaural mix" de la première édition.
The Greatest Hits
Entre le 21 septembre 1999 et le 1er février 2000, Capitol sort une série de compilations qui pouvaient, et peuvent encore, se présenter comme idéale pour découvrir le groupe. The Greatest Hits - Volume 1, 20 Good Vibrations couvre essentiellement la période 1962-1966 mais Kokomo (1988) vient curieusement perturber l'ensemble. A noter qu'une première version de cette compilation est en fait sortie en 1995 avec les mêmes titres présentés dans un ordre différent et sans le "Volume 1" du titre.
Véritable compagnon de la précédente, The Greatest Hits - Volume 2, 20 More Good Vibrations vient compléter le choix des titres fait pour le 1er volume tout en couvrant la période 1967-1970, commercialement plus difficile pour le groupe.
Quant au troisième volume, il n'ose pas toujours, selon les éditions, porter le nom de "Greatest Hits", se contentant parfois d'un The Best Of The Beach Boys - 1970-1986, The Brother Years.
Hawthorne, CA
Joli mois de mai 2001. Capitol met sur le marché Hawthorne, CA - Birthplace of a Musical Legacy, une compilation dans l'esprit d'Endless Harmony. Autrement dit par le sticker figurant sur ce double cd : 2 cds de rares sessions studio, répetitions, versions alternatives, pub et commentaires incluant 36 pistes inédites. Le bonheur pour le fan ultime en 57 titres dont un court mais magnifique A Time To Live In Dreams signé Dennis Wilson.
En juillet 2002, Classics présente 19 titres sélectionnés par Brian Wilson lui-même. Choix difficile d'après lui ; on veut bien le croire. Un 20ème titre, California Feelin', nouvel enregistrement réalisé avec le Brian Wilson Band, vient compléter le disque et fait office de cheveu sur la soupe.
Planche à billets et autre soleil d'été
En juin 2003, paraît la compilation Sounds Of Summer - The Very Best of The Beach Boys. Réunissant 30 titres, elle a la particularité de proposer des mixages stéréos inédits de certains titres comme Shut Down et Dance, Dance, Dance. Elle atteint la 16ème place des charts et est aujourd'hui triple disque de platine aux USA. A noter qu'en 2004, Capitol réédite l'objet accompagné d'un dvd de bon goût (titres extraits du Tami Show 1964, Ed Sullivan Show 1968 et autres goodies) sous le nom Sights And Sounds Of Summer. Sounds Of Summer fait l'objet d'une édition vinyle le 6 mai 2016. En 2022, à l'occasion du 60ème anniversaire du groupe, copieuses rééditions multi-formats avec notamment un coffret six vinyles et une édition triple-cd. Pour l'occasion, 50 titres sont ajoutés aux 30 initiaux.
Devant le succès remporté, Capitol récidive en 2007 en sortant The Warmth Of The Sun avec une collection de titres sortant un peu plus des chemins battus et toujours des mixages inédits ou alternatifs (All Summer Long, Then I Kissed Her, Break Away, …).
Même principe pour les 20 titres de la compilation thématique Summer Love Songs en 2009 avec en plus une version inédite de Fallin' In Love (aka Lady) de Dennis.
50ème anniversaire
La célébration du 50ème anniversaire donne naissance à ce qu'il faut considérer à date comme la meilleure manière de découvrir, si ce n'est pas déjà fait, les Beach Boys. La compilation se nomme 50 Big Ones - Greatest Hits et couvre judicieusement l'ensemble de la carrière du groupe, de 1962 à 2012. Au menu de ces deux cds, il y a tout ce qu'il faut et même plus avec la version "single" d'Isn't It time, différente de celle parue sur l'album That's Why God Made The Radio de 2012. Signalons également la présence de deux mixages stéréos de Wild Honey et Darlin' disponibles ici alors que l'album Wild Honey ne fait pas partie de la vague de rééditions 2012 qui présente les disques en version mono et stéréo.
Coffrets
Continuons en beauté cette revue "compilajubilatoire" avec les coffrets.
C'est en 1980 que parait le premier vrai coffret consacré aux Beach Boys : The Capitol Years. EMI UK lance, pour un label subsidiaire, World Records, une grande consultation auprès des membres du fan-club anglais, Beach Boys Stomp! et compile sur 6 vinyles la carrière du groupe entre 1962 et 1969. Autant dire que le choix est pointu, excellent et qu'il ne manque pas grand chose. La merveille est complétée par un 7ème vinyle consacré aux productions de Brian Wilson, 1er disque a s'intéresser au sujet (voir ci-après). L'histoire de cette compilation ne s'arrête pas là. Elle est éditée telle quelle au Japon par EMI-Toshiba. La même année, elle est reprise en Australie mais sans le 7ème volume. Toujours dans ce pays, une version en 4cds apparaît en 1988 sans les titres consacrés aux productions de Brian Wilson. En 1990, le public japonais, toujours attentif à la qualité, voit Toshiba sortir un beau coffret 7 cds respectant scrupuleusement le projet initial.
Le 29 juin 1993, Capitol sort une belle anthologie consacrée aux Boys, Good Vibrations : Thirty Years of The Beach Boys. Et c'est royal, indispensable. Au programme des 5 cds, la carrière du groupe est bien évidemment parcourue avec, bonheur, son lot d'inédits. Le cd5 est ainsi entièrement consacré à de rares sessions d'enregistrements, des mixages alternatifs et autres pépites live. Pour la première fois à l'époque, 30 minutes issues des sessions de l'album avorté Smile sont livrées aux fans ébahis. Des titres officiellement inédits parsèment les 4 autres cds (Punchline, Ruby Baby, Games Two Can Play, Still I Dream Of It, etc.). Les plus chanceux ont trouvé dans leur boîte un 6ème cd, dispensable lui.
Le coffret U.S. Singles Collection - The Capitol Years 1962-1965 voit le jour en 2008. Il reproduit en 16 cd singles, dont un bonus, l'ensemble des 45 tours parus sur le marché américain. Avec au menu, son lot de versions alternatives, mixage stéréo notamment.
Encore à l'occasion du 50ème anniversaire du groupe, le copieux coffret Made In California sort le 23 août 2013. Au menu, 6 cds, 7 heures 30 d'écoute et pas moins de 60 titres inédits (authentiques inédits, prises alternatives, démos, mixages différents et titres en public).
La sélection retenue couvre l'ensemble de la carrière des Beach Boys, de 1961 à nos jours. Parmi les authentiques inédits, citons des titres comme Goin To The Beach, California Feelin', titre que nous retrouvons également en version démo, Soul Searchin' et You're Still A Mistery ; les dernières chansons enregistrées avec Carl Wilson et issues des Paley Sessions, un outtake de l'album 15 Big Ones, You've Lost That Lovin' Feeling et, Banyard Blues et le fameux (Wouldn't It Be Nice To) Live Again, deux titres signés Dennis Wilson. Le 5ème cd comprend 15 titres en public, dont un You're So Good To Me enregistré à l'Olympia de Paris en 1966 et deux titres de la fameuse tournée accoustique de 1993 (Wonderful et Vegatables). Quant au 6ème, il regorge, lui, de trésors enfouis ; des mixages "a-capella" (Slip On Through, This Whole World), des pistes instrumentales (Guess I'm Dumb, Had To Phone Ya, Don't Go Near The Water …), des démos (Be With Me …), des titres live dans les studios de la BBC en 1964 comme When I Grow Up (To Be A Man). Du bel ouvrage qui ne s'adresse néanmoins pas au néophyte mais plutôt à l'amateur déjà averti.
Royal Cabot
En 2018, Capitol a la très mauvaise idée de sortir The Beach Boys With The Royal Philharmonic Orchestra. Le Royal Philharmonic Orchestra lâche des pets de son symphonique sur les versions originales des Beach Boys. Aucun intérêt.
Brian Wilson, producteur et compositeur
Surtout dans les années 60, Brian Wilson a beaucoup produit et/ou composé pour différents artistes. Cela a fait et fait encore le bonheur du compilateur.
Tout d'abord, M&M Enterprise au Japon propose en 1993 la compilation Still I Dream Of You - Rare Works Of Brian Wilson. 32 titres au menu dont certains des premiers pas des Beach Boys, notamment sous le nom de Kenny & The Cadets.
Toujours au pays du soleil levant, EMI-Toshiba sort The Brian Wilson Productions en 2002 en reprenant les 17 titres du coffret The Capitol Years (voir plus haut) auxquels sont ajoutées la version de Vegetables par Jan & Dean (The Laughin' Gravy) et une réalisation beaucoup plus récente, une reprise de I Saw Mommy Kissing Santa Claus par Carnie & Wendy Wilson. Mais la petite merveille à posséder s'intitule Pet Projects, The Brian Wilson Productions. Tout est dans le titre. Le disque est sorti en 2003 sur l'excellent label anglais Ace Records. 23 titres sont au menu de cet album dont 17 se trouvaient déjà sur le Toshiba. Indispensable.
En 2015, le même label sort Here Today! The Songs Of Brian Wilson, tout aussi indispensable. Il ne s'agit pas d'un de ces "tribute-albums" mais bien d'une compilation de reprises ou de créations originales de chansons toutes signées, au moins en partie, Brian Wilson. C'est le compositeur qui est ici à l'honneur. Autant vous dire que cette collection est superbe ; des Tymes (Surf City en 1963) à Darian Sahanaja (Do You Have Any Regrets en 1994) en passant par Rally-Packs (Move Out, Litlle Mustang en 1964), Johnny Wells (Guess I'm Dumb en 1967), Hugo Montenegro (Good Vibrations en 1969) et d'autres plus (ou moins) connus. En sortant des sentiers battus, Ace a fait un boulot admirable. Le bonheur est complet. Absolument indispensable. Une version vinyle (12 titres) est parue le 6 mai 2016. Un volume 2, Do It Again!, parait en 2022
La première parution numérique de Capitol en 2013, The Big Beat 1963, compile des titres rares, démos et acétates produits par Brian Wilson au cours de l'année 1963. On y retouve les Honeys, les Beach Boys bien sûr mais également Brian en solo.
Citons également cette singulière et sympathique réalisation du label américain Omnivore Recordings à l'occasion du Record Store Day le 18 avril 2015 : un vinyle couleur or, format 25 cm, en édition limitée (2000 ex.) sobrement intitulé Sessions'64!!. Il propose des versions alternatives et inédites (mix stéréo, backing track) de titres déjà connus des Honeys (He's A Doll, par exemple) ou des Castells (I do).
Bande Originale
Finissons en citant Music From Love & Mercy, la bande originale du bio-pic consacré à Brian Wilson. Mettons en avant une belle version live du titre et un God Only Knows parfaitement interprété par un des deux acteurs qui jouent Brian, Paul Dano.
Les compilations vinyles françaises
Deux passionnés des Beach Boys et du détail qui fait la différence ont recensé toutes les compilations parues en France sur support vinyle. Le fruit de leur labeur est disponible sur ce document pdf. Ils sont preneurs de toute information et tout détail qui viendraient le compléter.
Filmographie
Par Charlie Dontsurf
De la nécessité de faire encore un choix
Entre concerts filmés et documentaires, entre produits officiels, semi-pirates et domaine public, entre utile et désagréable, comme pour les compilations, il faut faire un choix dans la filmographie/vidéographie des Beach Boys. Encore une fois, aucune exhaustivité dans ce que nous recensons ici mais simplement la volonté de lister ce qui est recommandable … ou pas !
Les documentaires
The Beach Boys, An American Band est un très bon film signé Malcom Leo, réalisé en 1985. Il se targue de raconter la véritable histoire du groupe et, s'il n'est pas là pour créer la polémique, il atteint son objectif. Il bénéficie d'une sortie française en vo sous-titrée sur support dvd en 2003.
Endless Harmony réalisé par Alan Boyd en 1998, ou l'histoire des Beach Boys raconté par les Beach Boys est la référence en matière de documentaire biographique. Si vous ne devez en posséder qu'un, c'est celui-là qu'il vous faut. Il bénéficie d'interviews exclusives des membres du groupe et le réalisateur a eu accès à des archives rares et personnelles. Rien n'est laissé de côté, les succès comme les tragédies, toute la carrière du groupe est passée en revue. En 2005, le film sort sur dvd dans une excellente édition européenne, distribuée sur la marché français par Naïve Vision.
Tout ce qu'il ne faut pas faire avec ce Surfin' On signé Richard Driscoll ? Il est censé raconter la tournée anglaise des Beach Boys de 1966. Seulement voilà, l'auteur n'a pas eu le droit, ou pas pu, utiliser l'enregistrement des concerts, essentiellement celui de l'Hammersmith Odeon de Londres du 14 novembre, alors il a utilisé lors du montage d'autre sources. Effet horrible garanti, le décalage image/son est insupportable. Restent des images inédites, en bon 16 mm gonflé, de nos boys en tournée, sur scène, en coulisse, à Portobello Road ainsi que des interviews. Pour ultra-fan seulement ! Sortie dvd en 2006.
C'est bien simple, le film Nashville Sounds, The Making Of Stars And Stripes a bien plus d'intérêt que l'album qu'il a pour sujet. On suit le groupe en studio, mais également sur scène, pendant l'enregistrement dudit disque en compagnie de toutes ces "étoiles" de la country-music. Voir Brian Wilson, détendu, au milieu des autres Boys à une époque où cela n'était pas une évidence est très rafraîchissant. Et puis, ce court passage où Willie Nelson enregistre le lead-vocal de Warmth Of The Sun au côté de Brian grimaçant de plaisir ne peut que faire regretter avec dommage et sans intérêt que cet album est finalement raté ! Disponible en dvd dans une édition européenne depuis 2002, en vo non sous-titrée.
Les deux documentaires qui balaient toute la carrière de Brian Wilson en tant qu'auteur/compositeur ; Songwriter 1962-1969, sorti en 2010 et Songwriter 1969-1982, paru en 2012, apparaissent indispensables. Les interviews de quelques spécialistes sont généralement pertinentes et éclairent son parcours. Malheureusement pour certains d'entre-nous, ils ne sont disponibles qu'en version originale non sous-titrée.
En septembre 2016, à l'occasion du 50ème anniversaire de la sortie de l'album, Eagle Vision sort son Pet Sounds dans la fameuse série Classic Albums. S'il n'apprendra pas grand chose au spécialiste, il ravira le néophyte. On peut saluer les choix d’images d’époque qui, via un montage intelligent, sont parmi les meilleurs moments du documentaire.
Les concerts filmés
The Lost Concert ou la meilleure manière de voir les Beach Boys live dans leurs premières années, en l'occurrence ici, 1964. Le groupe a été filmé lors d'un méga-concert auquel participaient également les Beatles. Autant dire tout de suite que nos amis n'étaient pas, et ne sont toujours pas d'ailleurs, des bêtes de scène. Mais la musique est bonne, bonne, bonne et, mon Dieu, ces jeunes filles qui hurlent, hurlent, hurlent. Ce dvd ne dure que 22 mn. Sortie en 1999 aux USA, il bénéficie d'une édition européenne en 2003.
Concert filmé ou documentaire ? En fait, vrai show tv appelé It's Ok et diffusé sur NBC en 1976 à l'occasion du "grand" retour des Beach Boys avec l'album 15 Big Ones. Ce show donne la part belle à un concert de la même année filmé au Anaheim Stadium. D'où sa place ici, en format dvd, sous le titre de Good Vibrations Tour, sorti aux USA et en Europe par Eagle Vision en 2004 en accord avec Brother Records. Les plages live sont entrecoupés d'interviews, de sketches signés par l'équipe de Saturday Night Live et de quelques moments rares comme les frères Wilson reprenant I'm Bugged At My Ol' Man ou Dennis, membre du jury d'un concours de jeunes beautés. Parfois décapant, parfois gênant.
Aucune interrogation possible pour ranger Live At Knebworth 1980, il s'agit bien d'un concert. Et d'une importance historique : c'est la dernière fois que les 5 membres originaux, Brian, Dennis, Carl Wilson, Al Jardine et Mike Love ainsi que le sixième larron, Bruce Johnston, se produisent ensemble. Ce n'est clairement pas la meilleure période pour voir le groupe en concert mais ce show est de bonne tenue. La set-list est très classique. Keepin' The Summer Alive est là pour rappeler que les Boys viennent de sortir un album. On nous inflige l'horrible Lady Linda mais il y a aussi une version émouvante de You're Are So Beautiful chantée par un Dennis à la voix cassée par l'alcool et la cocaïne. Oui ! Bien sûr que nous sommes indulgents avec le créateur de Pacific Ocean Blue. Dvd sorti en 2002 par Brother/Eagle Vision (aux USA, sous le nom Good Timin', Live At Knebworth England 1980). Le concert fait l'objet d'une édition cd parue en même temps.
Live In concert est le témoignage officiel, un peu chiche, de la fabuleuse tournée du 50ème anniversaire, en 2012. Le groupe a été capturé à Phoenix (Arizona) le 7 juillet 2012 mais le dvd (ou blu-ray) ne propose que 21 titres sur la quarantaine jouée ce soir là. Déception. Images léchées, son à l'identique, éloignent de la véritable émotion ressentie par les spectateurs présents à n'importe quel concert de cette magnifique et inespérée tournée. En attendant mieux ?
A noter que l'édition dvd européenne propose en bonus, Doin' It Again, un documentaire sur la "reformation" sorti quelques mois plus tôt uniquement aux States (en vo non sous-titrée malheureusement).
Il peut être légitime de préférer Back Again, dvd semi-officiel sorti par la label allemand Echoes en octobre 2013. Il propose l'intégralité du concert filmé par EMI Japan à Chiba (QVC Marine Field) le 16 août 2012. L'image sent un peu le repiquage sur youtube mais la qualité est acceptable et l'ensemble est plus "chaleureux" que Live In concert.
Finalement, au regard de la très longue carrière live des Beach Boys, il existe sur le marché bien peu de dvd de concerts enregistrés.
Ce qu'il faut éviter
Rassurez-vous, nous ne dirons rien de The Beach Boys And The Satan ! On vous a déjà parlé de Surfin' On mais figurez-vous qu'il y a pire : Special Edition EP. Ce dvd propose 4 titres (oui, 4 pour 9 mn 33 de musique) filmés en 1969 pour la télévision allemande où les Beach Boys sont pris sur le vif en playback. Imaginez un peu, nos gars avec leur look barbu mimant Surfin' In The USA, son garanti 1963 !!! Affligeant.
Il y a encore, et nous ne les listerons pas ici, une palanquée de dvd vraiment peu recommandables, jamais autorisés, voire semi-pirates, qui abusent du nom des Beach Boys pour présenter des images sans intérêt, pas toujours accompagnées de musique.
TAMI Show
Pour finir en beauté en ce qui concerne les Beach Boys, citons l'excellent dvd TAMI Show. Filmé le 29 octobre 1964 au Santa Monica Civic Auditorium, ce show est probablement un moment historique de l'histoire de la rock/pop music. Au programme, rien moins que Jan & Dean, Chuck Berry, les Miracles de Smokey Robinson, Marvin Gaye, Les Supremes, James Brown, les Rolling Stones et quelques autres encore. Les Boys sont là pour quatre titres : Surfin' USA, I Get Around, Surfer Girl et Dance, Dance, Dance. Il faut savoir que Murray Wilson avait demandé quelques temps après la sortie de film que la séquence avec les Beach Boys soit coupée ! Ils sont bien présents dans cette édition de 2003. Indispensable.
Brian Wilson
Le retour aux affaires de Brian Wilson depuis la fin des années 1990 est accompagnée depuis par toute une série de dvd.
I Just Wasn't Made For These Times, un film réalisé en 1995 par Don Was peut être considéré comme la plus belle biographie sur et le plus bel hommage rendu à Brian Wilson. Le célèbre producteur (Rolling Stones, Was Not Was, …) a pu rencontrer un Brian plutôt lucide, sa mère Audree, son ex-femme Marilyn, Carl, ses deux filles Carnie et Wendy et tout un ensemble de musiciens-fans (Tom Petty, Lindsey Buckingham, …). Un certain nombre d'anciens titres joués "live-in-the-studio" entrecoupent les interviews. Le tout est filmé en noir & blanc. Magnifique.
Première sortie en 1996 (VHS), accompagné d'un cd, et réédition en dvd en 2002 couplé à An American Band uniquement aux USA.
Brian Wilson On Tour est un très bon mixage concert filmé/documentaire sur la tournée 2001 avec le Brian Wilson Band. Les titres filmés live sont mêlés à des scènes de répétition, de sound-check et des interviews. En bonus, l'introduction au Songwriters Hall of Fame par Paul McCartney et un extrait du Bridge School Benefit Concert avec Neil Young. Dvd sorti en 2003 (édition européenne non sous-titrée)
Pet Sounds, Live In London, tout est dit dans le titre ! Brian Wilson et son groupe jouent sur scène en 2002, au Royal Festival Hall de Londres, l'intégralité du plus grand album de tous les temps. Plus émouvant que l'album live du même nom, ce dvd est également plus intéressant puisqu'il propose un documentaire de 40' sur l'histoire de ce fabuleux disque (en anglais uniquement).
250 mns de bonheur ! Brian Wilson Presents Smile est un coffret deux dvd qui présente d'une part, Beautiful Dreamer, un excellent documentaire signé David Leaf sur l'histoire de cet album maudit et de sa résurrection en 2004, et d'autre part, une performance live filmée "à la maison" à Los Angeles. Le tout est accompagné de bonus (interviews, chutes diverses, séances de studio et surtout une série de titres joués au piano par Brian). Indispensable.
Même principe pour That Lucky Old Sun, qui reste la dernière oeuvre majeure de Brian Wilson en solo à ce jour : une performance "live in the studio" prise sur le vif en mai 2008 au Capitol Studio A de Los Angeles est accompagnée d'un moyen-métrage présentant le "making of" de cet album et de quelques bonus.
Long Promised Road (2021) est un film attachant. Filmé par Brent Wilson, interviewé par Jason Fine au volant dans les rues de Los Angeles, Brian Wilson revient sur sa vie et son art. Sessions en studio et interviews d'autres artistes complètent le tableau.
Sans la prétention d'être complet, il faut néanmoins ajouter Imagination où là encore "making of" se mêle à des extraits de concerts (dvd sorti uniquement aux Etats-Unis en janvier 1999). Signalons encore deux dvd, des hommages rendus à la musique de Brian à l'occasion de shows au cours desquels différents artistes interprètent les morceaux de l'homme : An All-Star Tribute To Brian WIlson (2001) et Musicares : A Tribute To Brian Wilson (2007).
The Beach Boys: Exclusive 50th Anniversary World Tour film!
Quant à l'ambitieux projet The Beach Boys: Exclusive 50th Anniversary World Tour film! qui devait voir le jour via une souscription sur le site Pledge Music, il est finalement abandonné en août 2013.
Le film : Love & Mercy
En juillet 2015, pour la France, sort Love & Mercy, le bio-pic consacré à Brian Wilson. Malgré ce que peuvent en dire quelques esprits chagrins, c'est une belle réussite saluée unanimement par la critique à travers le monde. Le film sort sur dvd ou blu-ray en fin de la même année.
Le documentaire officiel chez Disney
Le 24 mai 2024, Disney Channel (Disney+) diffuse ce nouveau documentaire sobrement intitulé The Beach Boys. Réalisé par Frank Marshall et Thom Zimny, écrit par Mark Monroe, c'est un film "officiel" qui retrace l'histoire de notre groupe mythique préféré depuis ses humbles débuts jusqu’à son succès planétaire au moyen d’images inédites, de nouvelles interviews et archives de ses membres Brian Wilson, Mike Love, Al Jardine, David Marks, Blondie Chaplin, Bruce Johnston, Carl & Dennis Wilson, sans oublier Ricky Fataar et de personnalités issues du monde de la musique telles Lindsey Buckingham et Don Was.
Est-ce vraiment "The Definitive Look At America's Band" comme l'affirme l'affiche du film ? Il ne faut pas attendre de miracle de ce genre de documentaire officiel mais, soyons justes, il fait le boulot pour le grand public en omettant la plupart des moments désagréables de l'histoire du groupe.
Son point fort : être riche en archives et images inédites, notamment des photos et films de famille et des débuts du groupe. Musicalement, l'influence d'artistes comme les Four Freshmen est bien mise en avant. Plus néfaste sur les frères Wilson puis le groupe, celle du père, Murry, est décrite également.
Le documentaire se regarde avec un certain plaisir, même pour un fan chevronné. Il est un bon complément aux précédents, notamment American Band (1985) et Endless Harmony (1998) mais il reste un goût amer. Outre la conclusion trop rapide, il est dommage que la face cachée, sombre, de la carrière du groupe soit à ce point si peu abordée. Seul l'épisode Manson est évoqué.
Mais, n'oublions pas, il s'agit d'un documentaire officiel et la fin de l'histoire se doit d'être heureuse.
Bibliographie (en anglais)
Par Charlie Dontsurf
S'attaquer à la bibliographie en anglais des Beach Boys est au moins aussi ambitieux que de vouloir passer en revue les compilations. Là encore, il faut faire un choix, avisé. Voici le nôtre.
Le mythe californien
Nous ne pouvons commencer que par l'indispensable ouvrage de David Leaf, The Beach Boys and The California Myth paru en 1978 chez Grosset & Dunlap qui a longtemps été et reste même considéré souvent comme la meilleure biographie consacrée aux Beach Boys et à Brian Wilson. L'auteur, fan avant tout, a su garder la distance nécessaire pour rester objectif. Mis à jour et réédité en 1985 sous le simple nom The Beach Boys, le livre a été longtemps épuisé. Il fallait ouvrir son porte-monnaie pour se l'offrir (entre 50 et près de 200 $ selon les éditions et l'état). Le livre est rééditée, en version revue et augmentée, en juin 2022 par Omnibus Press sous le titre Brian Wilson, The Beach Boys and The California Myth. A quand une édition française ?
Repères chronologiques
Vivre avec les Beach Boys, au jour le jour, c'est ce que propose The Beach Boys ; The Definitive Diary Of America's Greatest Band On Stage And In The Studio de Keith Badman publié par Backbeat Books en 2004. L'ouvrage nous fait voyager dans le quotidien du groupe, jour après jour, entre 1961 et 1976 (il se contente de survoler les années postérieures jusqu'à l'année de parution). Indispensable.
Son compagnon naturel est le livre The Beach Boys In Concert ; The Ultimate History Of America's Band On Tour And On Stage de Ian Rusten et Jon Stebbins paru en 2013 chez le même éditeur. Le titre est on ne peut plus clair et l'ouvrage détaille la carrière live du groupe de 1961 à 1985. Il poursuit de manière plus succincte pour les années 1986 à 2011 avant de conclure sur quelques performances solos des membres du groupe entre 1963 et 2011 et la fameuse tournée de 2012.
Chemises rayées
Puisque nous sommes en concert, autant vous avouer tout de suite le gros faible que nous avons ici pour l'album de Bill Yerkes, Surfboards, Stratocasters, Striped Shirts édité par l'auteur en 2012. En 1966, photographe amateur, apprenti journaliste, Bill Yerkes a eu l'opportunité de suivre les Beach Boys en tournée. Le groupe est photographié sur scène bien évidemment mais ce sont les photos en coulisse qui emportent l'adhésion. Le livre porte merveilleusement bien son sous-titre : The Beach Boys on tour 1966, a photo journal. Superbe.
Biographies
L'histoire des Beach Boys et de Brian Wilson a été raconté en long, en large et en travers dans le monde de l'édition anglo-saxonne. Au-delà du livre de David Leaf, nous citerons un autre livre ancien, The Beach Boys de Byron Preiss paru aux éditions Ballentine en 1979 (réédité en 1983). Il détaille notamment certains morceaux de "Smile". Mais c'est également une biographie "autorisée" et disons donc, "nettoyée".
En 1994, Timothy White publie chez Henry Colt & Co le livre The Nearest Faraway Place : Brian Wilson, the Beach Boys, and the Southern California Experience apprécié pour la qualité du travail de recherche mené par l'auteur. Passionnant est également l'ouvrage de Peter Ames Carlin (Rodale/2006), Catch A Wave, The Rise, Fall & Redemption Of The Beach Boys' Brian Wilson que David Leaf a décrit comme étant la "biographie du 21ème siècle consacrée aux Beach Boys".
Et il y a le récent livre de James B. Murphy, Becoming The Beach Boys 1961-1963 (McFarland Publishing/2015) qui raconte les années avant et le tout-début des Beach Boys et aborde le contexte social, économique, politique et familial dans lequel nait le groupe.
Citons au rayon biographie individuelle, hors Brian, le très bon Dennis Wilson, The Real Beach Boys de Jon Stebbins paru en 2000 chez ECW Press et le plus récent Long Promised Road : Carl Wilson, Soul Of The Beach Boys de Kent Crowley (Jawbone/2015).
Anthologies
How Deep Is The Ocean (Omnibus Press/1997) de Paul Williams regroupe des articles, essais et interviews du créateur du magazine Crawdaddy publiés entre 1966 et 1995. C'est très souvent pertinent et passionnant.
Il faut également citer Back To The Beach, A Brian Wilson & The Beach Boys Reader compilé par Kingsley Abbott et édité chez Helter Skelter Publishing une première fois en 1997 avec une nouvelle parution révisée et augmentée en 2003. Le livre regroupe articles, interviews et chroniques d'auteurs divers dont beaucoup sont cités dans cette page (David Leaf, Stephen J MacParland, Timothy White, Dominic Priore, etc. etc.). On y trouve notamment un article intéressant signé Nick Kent sur les années "difficiles" de Brian Wilson, paru dans le New Musical Express au début des années 80.
Dans le même genre d'ouvrage, ajoutons le Add Some Music To Your Day édité chez Tiny Ripple Books en 2000 par Don Cunningham et Jeff Bleiel.
Il faut parler aussi de la série d'ouvrages The Beach Boys Archives de Torrence Berry. Le volume 1 est paru en 2013 chez White Lightning Publishing et nous en sommes au vol. 7 à ce jour. L'auteur a collecté et reproduit (en noir & blanc) tout ce qu'il a pu trouver sur les Beach Boys : articles de presse et magazines, photos, publicités, programmes de concert, charts, contrats, dossiers de presse. Pas toujours passionnant mais souvent intéressant, même si la qualité des reproductions peut varier selon la qualité du support original, on se surprend à feuilleter régulièrement ces archives.
L'album The Beach Boys America's Band est paru chez Sterling Publishing en octobre 2015. Signé Johnny Morgan, il n'apprendra pas grand chose au spécialiste mais il propose une bien belle ballade à travers l'ensemble de la carrière du groupe. Mise en page soignée et nombreuses photographies.
Pet Sounds & Smile
Deux oeuvres aussi majeures n'allaient pas laisser les auteurs anglophones insensibles.
Commençons par le Pet Sounds du déjà nommé Kingsley Abbott paru en 2001 chez Helter Skelter Publishing et poursuivons par Wouldn't It Be Nice, Brian And The Making Of The Beach Boys' Pet Sounds de Charles L. Granata (A Capella Books/2003).
Nous n'omettrons pas le livre qui a fait fantasmer tant de fans durant des années au sujet de l'alors album perdu Smile, Look! Listen! Vibrate! Smile! de Domenic Priore initialement paru chez Last Gasp en 1988 et réédité pour la dernière fois en 1999. C'est une mine d'articles originaux, extraits de journaux et magazines, reproductions de publicités, petites annonces et charts centrés sur l'album et son époque. Indispensable. A côté, le titre Smile, The Story Of Brian Wilson's Lost Masterpiece du même auteur semble avoir été édité à la va-vite à l'occasion de l'achévement de l'album en 2004 et fait pâle figure.
Dans l'excellent collection 33 1/3 qui propose des livres consacrés à un album historique, le Pet Sounds est signé Jim Fusilli (Continuum/2005) et le Smile, Luis Sanchez (Bloomsbury/2014).
Mines discographiques, sessions d'enregistrement & autres projets
D'autres ouvrages s'avèrent être de véritables mines sur la discographie, les sessions d'enregistrement, les chansons elles-mêmes ou encore certains projets avortés.
Comment ne pas commencer par Brad Elliott et son Surf's Up, The Beach Boys On Record 1961-1981 publié pour la première fois chez Pieiran Press en 1981 et réédité par l'auteur lui-même en octobre 2003 chez Surf's Up Book. Une véritable saga californienne ; tout, vous saurez tout sur les enregistrements, les morceaux, les simples, les albums, les charts, les inédits, les collaborations, etc.. Un peu fouillis, il n'est pas toujours aisé de naviguer dans ce livre mais quelle mine !
Véritable compagnon du précédent, tout aussi indispensable, Our Favourite Recording Sessions ; In The Studio With The Brian Wilson And The Beach Boys de Stephen J. McParland détaille et développe la plupart des sessions d'enregistrement entre 1961 et 1970 à l'aide de commentaires, analyses, extraits d'interviews et autres contrats de l'American Federation of Musicians. Première parution chez California Music en 2000, réédité en France (mais en anglais) aux Editions Berlot en 2014.
Le Brian Wilson And The Beach Boys ; The Complete Guide To Their Music d'Andrew G. Doe et John Tobler (Omnibus Press/2004), petit livre par la taille mais grand par le contenu, présente les albums du groupe en détail, de Surfin' Safari (1962) à Summer In Paradise (1992) avec un commentaire critique sur chacun des titres. Le chapitre consacré aux compilations ne met en avant que les inédits présents. La dernière partie propose les oeuvres solos. Andrew G. Doe est un des grands spécialistes de la discographie du groupe.
Même genre d'ouvrage, encore plus détaillé et précis, avec les trois tomes signés Andrew Hickey, The Beach Boys On CD, vol. 1, 1961-1969 (2012), The Beach Boys On CD, vol. 2, 1970-1984 (2013) et The Beach Boys On CD, vol. 3, 1985-2015.
Comme son nom l'indique, This Whole World ; The Complete Beach Boys Single And EP Cover Collection de Manfred Schmidt & Christian Haschke (Fossil-Verlag/2004) présente en photo toutes les pochettes des simples parus dans le monde entier (avec titres, références et côte, 600 photos de pochette, 120 de labels). Toutes ? Pas tout à fait, ce livre-album, au format proche d'un 45 tours, n'est pas aussi complet que son nom l'indique mais reste un bien bel effort.
Ajoutons The Beach Boys On CD de Joe Thomas (non, pas le producteur mais un résident irlandais) paru en impression numérique en 2004 (RisingTide Publications). Le titre du livre est on ne peut plus clair sur son contenu. Tout ce que l'auteur a pu recenser, disques officiels comme bootlegs, albums du groupe ou en solo, est présenté avec moultes illustrations (recto des livrets, dos des cd, cd eux-mêmes), références des différentes éditions, liste des titres et commentaires. Ce livre a deux petits frères : The Complete Guide To The Solo Work Of Brian Wilson (RisingTide Publications/2004) où vinyles et cd s'entremêlent et The Japanese CD Releases Of The Beach Boys & Brian Wilson (RisingTide Publications/2004)
Comment ne pas citer The Wilson Project (1991) signé de Stephen Mc Parland. Basé sur le journal et les notes de Gary Usher, le livre couvre une courte mais intense, tumultueuse et triste période de la vie de Brian Wilson, de mai 1986 à juin 1987. Pendant ces quelques mois, Brian et Gary Usher son acolyte des sixties, travaillent ensemble à ce qui devait être le premier album solo du créateur des Beach Boys. Le psychiatre-gourou Eugene Landy, ou son ombre, est omniprésent pendant les séances. Le projet avortera. L'édition 2013 (Editions Berlot), uniquement en langue anglaise, est une version améliorée de l'ouvrage paru en 1991 chez CMusic Books en Australie. Elle comprend près de 100 pages de bonus ; manuscrits des textes des chansons signés Gary Usher et Brian Wilson, documents légaux, interviews, notes et quelques photos inédites tirées de la collection privée de Gary Usher.
Citons aussi le livre de Ken Sharp, Dreamer: The Making of Dennis Wilson's Pacific Ocean Blue, uniquement disponible sur le site de l'auteur.
Foi, espoir, amour et autres études
Dirigée par Jeff Sellars, une armée de théologiens, professeurs, chercheurs et philosophes a rédigé God Only Knows ; Faith, Hope, Love and The Beach Boys paru en fin d'année 2015 chez Cascade Books, soit LE livre savant sur les Beach Boys. Spiritualité, Foi, Abîmes, Harmonies intelligentes et délicates, Promesse de la vie, Vulnérabilité et Jugement etc. sont au programme. Lecture assez ardue si vous ne maîtrisez pas correctement la langue de Shakespare.
Il faut parler aussi de Inside The Music Of Brian Wilson de Philip Lambert, paru chez Continuum International Publishing Group en 2007. L'auteur analyse la musique de Brian et son évolution dans son contexte biographique. L'essai est centré sur les premières années jusqu'à Pet Sounds et survole ce qui a suivi. Le résultat est jugé sérieux, intéressant mais aussi peut être un peu trop "universitaire". Du même auteur en 2016, Good Vibrations - Brian Wilson and the Beach Boys in Critical Perspective (University of Michigan Press) poursuit l'aventure sous un angle musicologique en parcourant les 50 ans de la carrière du groupe.
Bonne étude de l'oeuvre de Brian Wilson dans le livre de Christian Matijas-Mecca, paru chez Praeger aux USA en mars 2017, The Words and Music of Brian Wilson.
Autobiographies
Nous détaillons par ailleurs le cas de la première autobiographie contreversée de Brian Wilson, Wouldn't It Be Nice, My Own Story, parue en 1991 chez Harper Collins.
Le 11 octobre 2016 chez Da Capo Press parait une seconde autobiographie rédigée avec l'aide de Ben Greenman et intitulée I Am Brian Wilson, A Memoir. Sincère, celle-ci. Près d'un mois avant, est paru Good Vibrations, My Life As A Beach Boy, l'autobiographie de Mike Love, aidé par James S. Hirsch.
Des livres numériques
Pourquoi ne pas continuer cette sélection en parlant des livres numériques signés Stephen J. McParland. Certains ont pu connaître une édition physique, d'autres pas. Les amoureux du moindre détail vont se régaler avec cette sélection d'ouvrages. Les années indiquées ci-après sont celles des dernières éditions connues.
Il existe une version abrégée et annotée de Our Favouriste Sessions (2020) dont nous avons parlé plus haut. Les premières sessions et premiers enregistrements sont traités en détail dans Beach Boys, Surfers and Candix (2020), extrait d'un autre livre du même auteur sur Candix Records. Inception and Conception (2019) traite des premières années des Beach Boys, de 1961 à 1963, de Hite Morgan à Nick Venet. La collaboration entre Gary Usher, Brian Wilson et les Beach Boys, de 1962 à 1970, est abordée dans Heads Your Head - Tails I Lose (2019). Pour tout connaître de la contribution multiforme de Murry Wilson à la carrière des Beach Boys, il faudra vous procurer Murry, The Many Moods of a Beach Boy Dad (2021). Enfin, la carrière musicale de Bruce Johnston est plus que détaillée dans A Surfer Boy's Dream Come True - Bruce Johnston, From Surfer Boy to Beach Boy (2024).
Les Beach Boys par les Beach Boys
Il faut conclure cette sélection avec l'indispensable beau-livre paru en édition "grand public" le 2 avril 2024. Comme l'indique un sous-titre, les Beach Boys racontent leur histoire avec leurs propres mots et une très belle sélection d'images avec pas mal de photos inédites. L'histoire des BBs est présentée chronologiquement en introduction de chaque chapître avant de, comme le veut le principe du livre, donner la parole aux acteurs et à des admirateurs (Elvis Costello, Pete Townsend, Lindsey Buckingham, ...). Les chansons les plus emblématiques de chacune des périodes sont mises en avant. Dommage que le livre s'arrête à 1980. Comme si le groupe et son entourage avaient honte de la suite, pas la période la plus glorieuse du groupe il est vrai. Mais finir au moins sur la tournée du 50ème anniversaire (2012) aurait eu plus de sens à notre humble avis.
Merci à Gérard, Michel et Jean-Michel
Autre source : The Beach Boys, The Complete Guide
Independence Day Party et autres disques dispensables
Par le Dr Faustroll & Charlie Dontsurf
Depuis quelques mois fleurissent des enregistrements radio plus ou moins officiels (plutôt moins, à mon avis) sur des labels créés pour l’occasion. Il ne faut pas en attendre beaucoup, tant au niveau de la qualité du son que de la rareté du produit. Ce cd en est une belle illustration. Le son provient d’une vieille bande FM sans aucune remasterisation et qui donne l’impression d’entendre un vieux mp3. Les notes de pochette indiquent la présence des 5 membres originaux du groupe alors que Carl, à l’époque, a quitté le groupe et ne figure donc pas sur cet enregistrement. Les titres retenus sont ceux de l’époque : les Boys, transformés en juke box vivant, y enchaînent à toute vitesse une trentaine de titres (pour 79 minutes de musique !) ; personne ne semble vraiment concerné par la qualité de la musique, pas plus les musiciens (bon nombre de fausses notes) que le public qui s’en fout pas mal. Et puis il y a Brian qui, à l’époque, doit peser pas loin de 150 kilos et qui, en l’absence de son frère, doit le remplacer pour les titres qu’il ne peut manifestement plus chanter. C’est à la fois pathétique et finalement risible de l’entendre démolir Surfer Girl, God Only Knows ou Don’t Worry, Baby sans que personne, ni sur scène ni dans la foule, ne s’aperçoive que, décidément, quelque chose ne tourne pas rond là-dedans. On a donc davantage l’impression d’écouter une bande d’amateurs lors d’un mariage ou sur le parking d’un hypermarché local que les Beach Boys et il est assez terrible d’entendre certains titres (Wouldn’t It Be Nice, Good Vibrations, In My Room) saccagés de cette manière-là.
Bref, un album dispensable, réservé aux seuls inconditionnels des Boys.
Independance Day Party 1981 - Live At The Mall, Washington DC - 4th July 1981 (All Access/Chrome Dreams)
Existe aussi en vinyle (Parachute Recording Company)
Puisque le bon Dr Faustroll a commencé, n'hésitons pas à dire du mal de tous ces cds (ou vinyles) qui s'avèrent largement dispensables.
La plus belle arnaque (ou la meilleure affaire ?) s'intitule With Me Tonight (On Stage Entertainment). Comme son sous-nom l'indique, l'album est sensé présenter des enregistrements live ayant été radiodiffusés entre 1968 et 1970. Pas du tout. On trouve dessus tout simplement le contenu de l'album pirate Smile - Unsurpassed Masters Vol. 16 (1966-1967) du fameux label Sea Of Tunes apparu sur le marché alternatif en 1999. Historique mais un peu obsolète depuis la parution des Smile Sessions. Au moins, le son est correct.
Live At The Fillmore East 1971 (Iconography) est représentatif de toutes ces parutions semi-officielles, publiées sans l'accord du groupe mais bénéficiant de changement de règles quant aux droits d'auteur ou au domaine public. Ces disques sont bien souvent parus des années avant sur le marché parallèle, avec le défaut et les qualités de ces fameuses éditions pirates (des enregistrements live inédits avec un son trop souvent pathétique). Quant un "label" annonce une version remastérisée, attendez-vous plutôt à un simple "nettoyage", et encore. Il s'agit le plus souvent d'une simple copie du disque pirate. C'est le cas ici. Le bon Dr Faustroll n'a pas tort quand il parle de l'impression d'entendre un vieux mp3. Au moins avons-nous affaire là à une bonne période live du groupe même si le son reste passable. Alors, si vous ne l'avez pas déjà ... Existe aussi en vinyle (Season Of Mist Records)
Notons que le 15 avril 2016, le label Echoes a sorti un coffret 4 cd rétrospectif des 3 dernières soirées du Fillmore East en 1971, The Fillmore East, last 3 nites. Nous y retrouvons les 11 titres joués par les Beach Boys et déjà présents sur l'album présenté ci-dessus. Albert King, J. Geils Band, Edgar Winter et Allman Brothers Band partageaient l'affiche avec les Beach Boys. Alors, si vous êtes courageux ...
Nous serons moins sévères que le bon Dr Faustroll quant à la qualité de l'interprétation en ce jour de l'Independence Day (encore !) du 4 juillet 1985 à Philadelphie cette fois. Bien que. En fait, c'est assez mou et le son, bien boueux, nous fatigue vite les oreilles. (Ringing The Liberty Bell - Independence Day 1985, Philadelphia, PA / Gossip Productions). Existe aussi en vinyle avec une pochette différente (Parachute Recording Company). Cet album a déjà fait l'objet d'une parution officielle, sur vinyle, en décembre 1986 sur le label de Mike Love, Love Foundation, sous le nom Fourth Of July - A Rockin' Celebration Of America.
Carl Wilson a droit aussi à ses albums live. Tout d'abord, Long Promised Road - Bottom Line, NYC - April 13th 1981 (Shady Grove). Le son métallique nous a tellement agressé que nous ne nous souvenons plus si nous sommes allés au bout. En tout cas, nous ne sommes pas prêts de recommencer cette expérience. Une autre édition de ce concert existe sous le nom Too Early To Tell - Live At The Bottom Line, New York City, 1981 (Hobo).
Ensuite, Bright Lights - My Father's Place, NYC - April 11th 1981, WLIR-FM Broadcast (Shady Grove). Le son est plus acceptable et le concert énergique.
Continuons avec les Beach Boys. Deux autres "produits" sont parus sur le label Rox Vox à la mi-juin 2016. Live In The Eighties propose un concert de 1980 avec quelques titres du concert du 4 juillet 1981 dont il est question ci-dessus. Quel bonheur !
Live In Japan 66 a été enregistré, lui, au Sankei Hall d'Osaka le 13 janvier 1966. Le son est exécrable. En plus de la version cd, il fait l'objet d'une édition en vinyle.
Nassau Coliseum 1974 est proposé par le label Leftfield Media (2017). Le son est correct, le concert excellent. Il comprend une version tonitruante de Help Me, Rhonda. Le même label a sorti en 2018 Lonely Return qui présente des enregistrements de 1967 déjà présents sur l'album numérique Live Sunshine de chez Capitol Records, beaucoup plus complet. Le son est bon.
Classic Radio Transmission from the 1960s - 1980s (The Broadcast Archive - BSCD6073), sorti le 9 mars 2018, n'est qu'un repackaging en emballage carton de 3 cds présentés ci-dessus : Lonely Return, Live At The Fillmore East 1971 et Ringing The Liberty Bell.
Au début de l'année 2019, c'est le label Eat To The Beat qui s'y colle avec un coffret 3 cds à prix tout à fait abordable (18,70 €), Transmission Impossible. Pour autant, rien de bien nouveau même s'il a l'avantage de balayer la carrière des Boys en proposant des enregistrements de 1963 à 1985. Nous avons déjà parlé de ceux d'Osaka (1966), Syracuse (1971) et Philadelphia (1985). Les deux autres ont été maintes fois proposés en disques pirates. Il s'agit d'un concert du 19 octobre 1963 à l'Hollywood Bowling et celui du 14 mars 1964 à Burbank est connu sous le nom du Lost Concert sorti en dvd en 1998. Pochette sympa.
Toujours et encore des sorties vinyles semi-officielles en novembre 2024. Nouvelle édition du Live At The Fillmore East 1971 avec deux titres bonus chez 1960's Records. The Vinyl Champ sort The Philadelphia Spectrum 1980 en édition limitée avec un vinyle d'un très beau bleu roi. Bien évidemment, le son laisse à désirer dans les deux cas.
Pour corser le tout, signalons que ces mêmes enregistrements, ou d'autres, font parfois l'objet d'une parution numérique sur d'autres labels comme Doxy Records. C'est le cas de :
- Live At The Fillmore East 1971
- The Mall, Washington DC 1981 (aka Independence Day Party)
- Washington Monument, Washington DC, July 4th 1984
- Ben Franklin Parkway Art Museum, Philadelphia, July 4th 1985 (aka Ringing Liberty Bell)
Brian Wilson a bien sûr également droit à ces drôles de disque. Le 26 février 2021, sur le label Unicorn parait Practise Man, Practise (UNCD033) qui reprend des concerts enregistrés lors du Smile Tour de 2004, les 12 et 13 octobre au Carnagie Hall de New York. Pour une fois, le son est à la hauteur.
On ne peut pas en dire autant, parait-il, du Mountain View - The West Coast Broadcast 1999 du label Good Ship Funke, paru en 2019, au son "insupportable".
Les éditions françaises des albums
Par Charlie Dontsurf
Nous présentons ici la discographie française des Beach Boys et partenaires à travers les éditions des albums, studios ou live, propres au pays, sur support vinyle uniquement. Il n'est ni question des compilations, dont nous parlons plus haut dans cette page, ni des éditions partagées avec nos amis européens, essentiellement à partir de L.A., The Light Album (1979).
Tous les albums originaux du groupe n'ont pas été distribués dans une édition spécifique à la France, tout particulièrement au début de sa carrière. Certains n'ont jamais vu le jour dans notre beau pays ou ont fait l'objet d'une compilation. Nous avons conté plus haut l'histoire de cet album unique, California Girls.
Nous avons fait le choix de suivre l'ordre chronologique de la discographie originale des Boys et non pas celui des éditions françaises. Pour chacun des disques présentés, vous trouverez après le titre l'année de sortie aux USA (sauf indication contraire). En-dessous, est indiquée l'année de parution en France suivie par le nom des marques utilisées sur la pochette et l'étiquette centrale du disque puis le nom du distributeur français et la référence du disque. Enfin, le cas échéant, un commentaire vient apporter les précisions qui apparaissent nécessaires.
Sauf indication contraire, il s'agit d'édition en stéréo.
Surfin' Safari (1962)
1988 - Capitol / EMI-Pathé Marconi - 7489321
2017 - Wagram Music - 3349946
2021 - La Sélection Fnac/Saga - 353 363-1
Mono pour les trois éditions
La première et tardive édition française reprend la réédition américaine amputée de deux titres, Surfin' et Cuckoo Clock. Parue dans la collection Fame qui rééditait à prix bon marché des albums du catalogue EMI.
L'édition de 2017, sortie sous le nom Surfin', propose la totalité des titres de l'album original mais dans un ordre totalement chamboulé.
Photo de 1964, prise à Londres, pour la pochette de l'édition 2021.
Surfin' USA (1963)
1963 - Capitol / Pathé Marconi - T1890
Mono - Même référence que l'édition US.
1978 - Capitol / Sonopresse - 2S 066-82009
Au verso de la pochette, l'édition Pathé Marconi de 1963 reproduit bien en bas à droite la mention "The Beach Boy's Sensational First Album is on Capitol Records" avec la photo du disque mais liste les titres et indique la référence du EP français (EAP 5 - 1808). La version Sonopresse supprime toute référence à ce premier album et la photo du bas, les Beach Boys autour de leur Woodie en panne, est centrée.
Surfer Girl (1963)
1978 - Capitol / Sonopresse - 2S 066-85459
Christmas Album (1964)
1968 - Capitol-EMI / Pathé Marconi - STTX 340.775
Concert (1964)
1965 - Capitol / Pathé Marconi - T2198
Mono - Même référence que l'édition anglaise.
1978 - Capitol / Sonopresse - 2S 066-85460
Pochette simple pour ces deux éditions françaises alors que celle de l'édition originale US est ouvrante (gatefold) avec un livret 4 pages de photos.
Pet Sounds (1966)
1966 - Capitol-EMI / Pathé Marconi - T2458
Mono - Même référence que l'édition US.
Le verso de la pochette est spécifique, typique des disques Pathé Marconi de l'époque avec les titres des chansons dans la partie supérieure et, en bas, un rappel de la discographie disponible à date.
Smiley Smile (1967)
1967 - Capitol-EMI / Pathé Marconi - STTX 340.541
La pochette subit une transformation avec, au recto, un bandeau blanc en haut et en bas. Dans celui du haut, le nom du groupe en lettres rouges prend toute la largeur. Le verso est typique des disques Pathé Marconi de l'époque (voir ci-dessus.
Wild Honey (1967)
1967 - Capitol-EMI / Pathé Marconi - STTX 340.614
Amusant et totalement propre à l'édition française : au début de la face 2, on entend quelqu'un prononcer le numéro de la matrice américaine (ST 22859. Le verso de la pochette est typique des disques Pathé Marconi de l'époque (voir ci-dessus). Au verso justement, Mike Love devient Mike Young pour la signature du titre Mama Says !
Friends (1968)
1968 - Capitol-EMI / Pathé Marconi - STTX 340.751
20/20 (1969)
1969 - Capitol-EMI / Pathé Marconi - 2C 062 80006
Pochette simple alors que celle de l'édition originale US est ouvrante. Le titre Do It Again devient "Don't Again" sur l'étiquette centrale du disque.
Live In London (1970 - GB)
1971 - Capitol / Pathé Marconi - 2C 062 80627
Curieux disque dans la discographie des Beach Boys, non seulement, il est sorti à au moins 4 dates différentes selon les pays, sous des noms parfois également différents, mais il "bénéficie" de pochettes distinctes. Arguons que la française est la plus belle.
Chez nous, il existe deux versions différentes que l'on ne peut distinguer qu'en regardant l'étiquette centrale du disque : l'une est verte, sortie en 1971 avec un copyright indiqué 1972, l'autre rouge orangée, sortie plus tard en 1972.
Sunflower (1970)
1970 - Stateside-EMI / Pathé Marconi - 2C 064 91905
Comme pour les autres éditions européennes Stateside et un peu partout à travers le monde, le pressage français contient comme titre supplémentaire, en ouverture du disque, Cottenfields dans sa version 1970, réarrangée par Alan Jardine. Cette version n'est sortie qu'en 45 tours aux USA en 1970 couplée à The Nearest Faraway Place.
Surf's Up (1971)
1971 - Stateside-EMI / Pathé Marconi - 2C 064 92744
Carl & The Passions, "So Tough" (1972)
1972 - Reprise-Warner Bros. / WEA Filipacchi Music - 44182 (pochette) 44184 (disque)
Curiosité : une (légère) différence entre la référence figurant sur la pochette et celle sur le disque.
Holland (1973)
1973 - Reprise-Warner Bros. / WEA Filipacchi Music - 54008
Spécificité de l'édition française : le titre We Got Love figure sur la pochette alors que, comme chacun sait, il avait été remplacé (très avantageusement) par Sail On Sailor sur demande de la maison de disques. C'est bien ce dernier qui est sur le disque.
In Concert (1973)
1973 - Reprise-Warner Bros. / WEA Filipacchi Music - 84001
Il existe deux versions différentes. Pour l'une, la pochette a été imprimée par Graphicolor, le code prix indiqué en haut à droite au verso de la pochette est imprimé en blanc sur fond couleur bordeaux, sous la forme "Ox1" et la mention légale de copyright est en anglais sur l'étiquette centrale des disques. Pour l'autre, la pochette a été imprimée par la société Glory, le code prix est un simple "O" imprimé en noir dans un cercle de fond blanc et la mention légale de copyright est en français.
15 Big Ones (1976)
1976 - Reprise-Warner Bros. / WEA Filipacchi Music - 54 079
Love You (1977)
1977 - Reprise-Warner Bros. / WEA Filipacchi Music - 54 087
MIU (1978)
1978 - Reprise-Warner Bros. / WEA Filipacchi Music - 54 102
Et ...
Murry Wilson : The Many Moods Of Murry Wilson (1967)
1967 - Capitol-EMI / Pathé Marconi - STTX 340563
Au dos, bonne traduction française des notes de pochette originales.
Celebration At Big Sur (1971)
1971 - Ode-A&M / RCA - SPX 77008
Comme sur l'édition US, Wouldn't It Be Nice live par les Beach Boys au Big Sur Folk Festival Monterey.
American Spring (1972)
1972 - United Artists / United Artists - UAS 29363
En France, comme aux Pays-Bas, le pressage local du vinyle (référence UAS 29363 sur l'étiquette centrale) a été diffusé avec la deuxième pochette anglaise, importée, portant la référence UAG 29363. Une étiquette adhésive indiquant le code-prix de l'époque (B) est apposée en haut à droite au verso de la pochette.
Mike Love : Looking Back With Love (1981)
1981 - Boardwalk Records / Vogue - 518503
Anarchie chez Capitol
Il faut reconnaître que c'est un peu l'anarchie, au moins un beau maquis, dans les rééditions vinyles entreprises par Capitol Records depuis 2008. Pas facile de s'y retrouver. Nous avons néanmoins tenté mais nous ne sommes pas sûrs de notre coup. Toute information est la bienvenue.
Voilà ce que nous avons recensé (avec les pays de parution et les années de réédition entre parenthèses) :
- Surfer Girl (US + UE) (2016)
- Christmas Album (US) (2014)
- Concert (US) (2014)
- Today! (US + UE) (2009)
- Summer Days (And Summer Nights) (US + UE) (2009)
- Pet Sounds (US) (1999)*
- Wild Honey (stéréo - mixage 2017) (US + UE) (2017)
- Friends (US) (2014)
- 20/20 (US) (2014)
- Sunflower (US) (2009)
- Surf's Up (US + UE) (2009)
- Live In London (US) (avec la photo de la pochette hollandaise) (2014)
- Carl & The Passions (US + UE) (2015)
- In Concert (US) (2014)
- Endless Summer (US) (1999)
- 15 Big Ones (US + UE) (2015)
- Love You (US) (2014)
- MIU (US + UE) (2015)
- Light Album (US + UE) (2015)
- Keeping The Summer Alive (US + UE) (2015)
- The Beach Boys (US + UE) (2015)
* Il s'agit de la réédition de la série Capitol Vaults. Pet Sounds a été également réédité par Capitol pour le 40ème anniversaire en 2006 en édition limitée et numérotée (double album avec les versions mono et stéréo, vinyle en couleur), en 2016 pour le 50ème anniversaire avec deux éditions en simple vinyle, une mono et une stéréo et en 2018 en édition bi-colore jaune/vert à 2000 exemplaires uniquement vendue sur le site The Sound Of Vinyl US.
Rééditions Analogue Productions : haute-gamme
Il n'y a pas que Capitol US pour les vinyles ou les japonais pour les Hybrid Stereo SACD à se lancer dans les belles rééditions du catalogue des Beach Boys.
Chez Analog Productions, une division d'Acoustic Sounds, nous pouvons même parler de travail somptueux. Nous parlons ici de Haute-Fidélité. Le but avoué chez Analog est de proposer les rééditions ultimes, qui feront sans doute le bonheur de fans freaks, hardcore et, eux-aussi, ultimes. Les vinyles sont pressés en 200 gram. Un soin tout particulier est apporté à la reproduction des pochettes. Alors, ce travail somptueux à son coût. Certains vinyles ont été aperçus à plus de 50€ chez Gibert à Paris il y a quelques mois. Il y a moyen de trouver meilleur marché via la boutique en ligne Fargo. Les SACD sont proposés à 30$ sur le site Acoustic Sounds.
Mais Analog a vraiment sorti le grand jeu. Selon les albums, le label propose une version sur Hybrid Stereo SACD incluant la version mono et stéréo, une version vinyle mono et une version vinyle stéréo, parfois la première pour certains lp.
Pour finir de nous ruiner, le label sort le 4 août 2017 des versions double-vinyle 45 tours : une mono et une stéréo de Pet Sounds et une stéréo de Surfer Girl. Rien que ça.
- Disponibles :
- Surfin' Safari : vinyle mono et HS-SACD mono
- Surfin' USA : vinyle mono, vinyle stéréo et HS-SACD
- Surfer Girl : vinyle mono, vinyle stéréo, double-vinyle 45tours stéréo et HS-SACD
- Little Deuce Coupe : vinyle mono, vinyle stéréo et HS-SACD
- Shut Down Vol. 2 : vinyle mono, vinyle stéréo et HS-SACD
- All Summer Long : vinyle mono, vinyle stéréo et HS-SACD
- Today! : vinyle mono, vinyle stéréo* et HS-SACD
- Summer Days (And Summer Nights) : vinyle mono, vinyle stéréo* et HS-SACD
- Party! : vinyle mono, vinyle stéréo* et HS-SACD
- Pet Sounds : vinyle mono, vinyle stéréo, double-vinyle 45tours mono, double-vinyle 45tours stéréo et HS-SACD
- Smiley Smile : vinyle mono, vinyle stéréo* et HS-SACD
- Sunflower : vinyle stéréo et HS-SACD stéréo
- Surf's Up : vinyle stéréo et HS-SACD stéréo
- Holland : vinyle stéréo et HS-SACD stéréo
Le label n'annonce pas la rééditions des autres albums des Beach Boys. Ce qui est bien dommage, notamment pour Friends ou encore Wild Honey.
* indique une première édition stéréo en vinyle. La version originale de Smiley Smile marquée "stéréo", préfixe ST sur la pochette, est en fait une version "pseudo-améliorée", un procédé utilisé dans ces années-là par Capitol pour créer un faux effet stéréo.
Les Hybrid Stereo SACD proposent les versions mono et stéréo sauf mention contraire
Les éditions de Holland proposent bien évidemment l'EP Mount Vernon And Fairway (A Fairy Tale) ainsi que le le titre écarté à l'époque, We Got Love (voir à ce sujet le coin du collectionneur sur notre page consacré à l'album). Dans l'édition vinyle, ce titre se trouve en fin de première face du maxi 30 cm où se trouve également Mount Vernon mais, attention, il n'est indiqué ni sur la pochette, ni sur l'étiquette centrale du disque. En face b, on trouve la version 45 tours de Sail On Sailor. Elle n'est pas présente sur le HS-SACD.