I Can Hear Music - The 20/20 Sessions (2018)
Deuxième publication digitale consacrée aux années 67-68 des Beach Boys, Capitol propose ici un choix beaucoup plus important que pour Wake The World : 40 titres témoignant d’une période transitoire bien particulière, celle qui voit le retrait de Brian et l’émergence d’un groupe différent où chaque individualité va pouvoir s’exprimer, tiraillé malgré tout entre le passé que l’on fait revivre artificiellement et un avenir très incertain (voir l’article de Julien Demets).
Des versions alternatives
Le principe de Wake The World a été conservé et l’on peut diviser en 2 parties ces différents titres : les 14 premiers proposent des versions alternatives des titres de l’album, à l’exception des deux derniers : Our Prayer et Cabinessence, montés à partir des sessions de SMiLE. Le choix permet d’apprécier une belle version a cappella de Do It Again, All I Wanna Do chanté par Dennis, la version quasi instrumentale de Cotton Fields dans laquelle on appréciera encore une fois le fameux piano désaccordé de Brian, les deux versions a cappella des titres de Brian : I Went To Sleep (avec ronflements intégrés !) et Time To Get Alone ainsi que celle de Never Learn Not To Love.
Difficile de s'enthousiasmer
Les 26 titres restants ont été enregistrés lors des sessions. Là encore, et comme pour Wake The World, il est difficile de s’enthousiasmer : la première version de Do It Again, nommée Rendez-vous, sans l’intro de John Guerin, passe inaperçue. On peut relever, malgré tout, une version instrumentale de All I Want To Do, titre qui, achevé, finira sur Sunflower, alors que le Sail Plane Song restera inédit jusqu’en 1988 (sur Endless Harmony) et bénéficie ici d’un nouveau mixage. Le titre 25 propose près de 8 minutes des sessions de Been Wait Too Long, à l’ambiance très SMiLE, dont on sait qu’il a longtemps obsédé Brian qui finira par le publier sous le titre Can’t Wait Too Long sur son album That Lucky Old Sun en 2008.
Une partie importante est consacrée à différentes tentatives de Dennis qui sont souvent sans grand intérêt (Well You know I Knew, Love Affair, Peaches ou The Gong » où l’influence de Manson est toutefois évidente). On sera d’autant plus admiratif de A Time To Live In Dreams et de Mona Kana, même s’ils avaient déjà connu une publication officielle, le premier sur Hawthorne,CA et le second sur le coffret Made In California : ils bénéficient cependant ici d’un nouveau mixage. Pour terminer, ne nous attardons pas trop non plus sur la pochade Oh Yeah ni sur le dernier titre chantée par maman Wilson.
Que retenir de tout ça ?
Bref, que retenir de tout cela ? La même chose, en plus amplifiée, que ce que l’on peut penser de l’album 20/20 : des titres disparates, qui partent dans toutes les directions. Ce ne sera pas la dernière fois dans la carrière des Boys puisqu’on on peut faire le même reproche à Surf’s Up ou au LA (Light Album), sans, bien sûr, les mettre sur le même plan. Brian a commencé à déserter et les autres tentent de trouver leur voie. Ce sera à peu près réussi avec l’album Sunflower dont on attend cette année les sessions.